Les policiers de Nice font preuve d’un zèle certain dans l’application de l’arrêté municipal pris le 19 août, interdisant le burkini. En l’espace de 48 heures, selon Metronews, 16 femmes ont été verbalisées pour cette raison sur les plages de la cité balnéaire. Le mardi 23 août en l’espace d’une demi-journée seulement, huit personnes se […]
Les policiers de Nice font preuve d’un zèle certain dans l’application de l’arrêté municipal pris le 19 août, interdisant le burkini. En l’espace de 48 heures, selon Metronews, 16 femmes ont été verbalisées pour cette raison sur les plages de la cité balnéaire. Le mardi 23 août en l’espace d’une demi-journée seulement, huit personnes se sont vu remettre une amende pour le port de ce maillot de bain intégral.
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L’arrêté dispose que toute personne « n’ayant pas accès à une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime », s’expose à une amende de première classe, égale ou inférieure à 38 euros.
« Une plage est un espace public »
Selon une information de Métronews, une femme a même été verbalisée parce qu’elle s’était baignée non pas en burkini mais « vêtue d’un tee-shirt, de leggings et d’un simple voile ».
La polémique sur le burkini a enflé cet été, déchaînant les passions. Le journaliste politique à La Croix Laurent de Boissieu a tenté de mettre les choses au clair sur son blog, affirmant notamment que :
« Une plage est un espace public (comme la rue). Quelle que soit la religion concernée, toute personne y a donc le droit en France de porter des signes ou des tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse. »
Et concluant : « Il est impossible en France d’interdire le burkini, comme les différentes formes de voiles islamistes à l’exception de ceux dissimulant le visage, sur la plage (ou dans la rue). » Aux yeux du blogueur Samuel Authueil, combattre le burkini au nom de la laïcité, « c’est juste l’expression, à peine dissimulée, d’une islamophobie ».
Siam, 34 ans, verbalisée pour le port d’un simple voile
D’ailleurs, le Conseil d’Etat va examiner jeudi sur demande de la Ligue des droits de l’homme l’arrêté anti-burkini pris par la commune de Villeneuve-Loubet.
Ce mardi, des photographies de policiers en train de contraindre une femme d’enlever son voile sur la plage de Cannes ont créé un vif émoi sur internet.
Cette personne de 34 ans, qui a seulement donné son prénom, Siam, a relaté à BFMTV que le policier lui avait dit « qu’il fallait que (son) foulard soit mis en bandana sinon il fallait qu'(elle) quitte la plage ». Elle a dû s’acquitter d’une amende de 11 euros, et affirme que l’événement a suscité des réactions contrastées :
« Des gens sont venus nous soutenir, protester, dire que ça ne les gênait pas, qu’on ne dérangeait personne » alors que d’autres « ont sauté sur l’occasion pour nous agresser verbalement, nous insulter ».
Pour l’instant, selon FranceTvInfo, 21 communes sur 26 n’ont encore procédé à aucune verbalisation. C’est à Nice et à Cannes que des PV ont été distribués.
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