Bruno Masure est énervé. Dans une tribune sur Rue89, l’ex-présentateur du journal de TF1 et de France 2 part en croisade contre la course à l’info et le “remplissage ad nauseam“ qui sévit à l’antenne. L’objet de son courroux : la couverture médiatique de l’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, abondamment critiquée pour sa surenchère. […]
Bruno Masure est énervé. Dans une tribune sur Rue89, l’ex-présentateur du journal de TF1 et de France 2 part en croisade contre la course à l’info et le « remplissage ad nauseam« qui sévit à l’antenne. L’objet de son courroux : la couverture médiatique de l’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, abondamment critiquée pour sa surenchère.
Mais les journalistes n’ont pas attendu les réseaux sociaux « chauffés à blanc » et la « concurrence sauvage entre chaînes d’information » pour verser dans les pires excès au nom du « droit à informer ». L’occasion pour le journaliste de partager quelques-uns de ses mauvais souvenirs en matière de « dérapages » :
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« Vingt ans après, j’entends encore mon oreillette : « Bruno, TF1 continue son édition spéciale. Donc, tu rappelles Machin, à l’Hôtel-Dieu, et ensuite Truc, à la préfecture de police. » »
Non contents de pratiquer cette « masturbation journalistique aux allures de gag », les grands médias d’information surferaient sur les peurs pour tromper l’ennui. Une « stratégie putassière nullement payante » à ses yeux :
« En fait, les journalistes s’ennuient souvent dans leurs rédactions, les jours de monotonie où l’actu est faite de statistiques économiques, des premières neiges ou du mal-être existentiel des joueurs millionnaires du PSG. Dès qu’il y a du « chaud », ils bandent et deviennent des journalistes. »
Il évoque aussi l’irresponsabilité des envoyés spéciaux, qui préfèrent mettre d’autres vies en péril plutôt que de se résoudre au silence :
« La « mise en danger d’autrui » et l’ »entrave à enquête » sont des délits. Y aura-t-il des plaintes et des procès afin de purger toute la séquence ? Et d’éviter de refaire les mêmes erreurs à l’avenir ? J’en doute, en observant que le CSA, en coma dépassé depuis longtemps, a renoncé à un véritable debriefing. »
Un constat largement partagé sur Twitter au sujet du traitement de la prise d’otages du vendredi 9 janvier porte de Vincennes :
Commenter des images qu’on ne peut expliquer et gêner le travail des policiers ne fait pas partie de notre mission d’informer
— Matteu Maestracci (@MMaestracci) 9 Janvier 2015
Alexandre Vasseur
{"type":"Banniere-Basse"}