Présentateur de L’Edition spéciale sur Canal +, il évoque le manque de courage du discours journalistique, Sarkozy, la Guadeloupe et le PSG.
Vous présentez L’Edition spéciale sur Canal. Vous pensez être arrivé à installer un nouveau ton, un infotainment proche de la tradition américaine ?
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On n’est jamais vraiment installé à la télé, mais je pense qu’on est parvenu à trouver un rythme et une approche de l’info différente de celle qui se fait à cette heure-là. Etre sérieux sans se prendre au sérieux, proposer un regard décomplexé sur l’info, mêler info pure et divertissement. C’est l’anti grand-messe du 20 h. Au lieu d’avoir un homme ou une femme-tronc qui présente les infos, on est une bande. Ça gueule, ça conteste, comme dans la vraie vie.
Qu’avez-vous pensé de la sortie de Stéphane Guillon qui s’est moqué de DSK juste avant l’arrivée de celui-ci sur le plateau de France Inter ?
L’impertinence se situerait plus du côté des comiques que des journalistes aujourd’hui ? Je suis un grand fan de Guillon. J’aime son côté sans limite. Il a été impertinent et drôle, il a fait son boulot d’humoriste. Je pense que l’impertinence doit être du côté des humoristes, l’irrévérence du côté des journalistes. La remontée de bretelle par la direction de France Inter qui a suivi ne m’a pas étonné. Chacun est dans son rôle en quelque sorte.
La façon dont le président de la République est interviewé ne manque-t-elle pas précisément d’irrévérence ?
Je trouve ça très choquant. Que cela se passe à l’Elysée, que le président ne se déplace pas sur un plateau de télé ou de radio, que tout soit fait dans le décorum et dans la formule, pour avantager le président. Et je trouve très choquant qu’il choisisse les journalistes. C’est d’un autre âge. Il y a un décalage énorme quand on compare cette pratique, par exemple, à la conférence de presse donnée récemment par Obama. Aux Etats-Unis, la communication est très différente. Le Président parle tous les jours. C’est plus naturel et transparent.
Vous aimeriez être choisi pour interviewer Sarkozy ?
Comme tous les journalistes de France ! Il est extrêmement difficile à interviewer, j’ai eu l’occasion de le faire et de m’en rendre compte pendant la campagne. Il a cette faculté à prendre le pouvoir très rapidement dans une interview. C’est le 4×4 de l’interview, presque impossible à renverser. Je pense que la seule façon serait de choisir un thème, d’être incollable et de ne l’interroger que là-dessus.
Que pensez-vous de la gestion, médiatique et politique, de la crise en Guadeloupe ?
La Guadeloupe, c’est vraiment un cas d’école où les médias sont à la rue. Il y a encore deux ou trois semaines, l’info n’était pas relayée dans les médias. Je trouve que leur passivité a accentué le conflit. Le gouvernement a mis 18 jours à réagir, ça me paraît très long.
Vous êtes un grand fan du PSG qui fait une excellente saison…
C’est l’équipe que j’ai toujours soutenue. J’ai eu mes années noires. Là, c’est la crise à l’envers au PSG ! C’est génial, inattendu. Je suis très fan de Paul Le Guen.
Qu’avez-vous écouté, vu récemment ?
China Moses, une chanteuse de jazz incroyable. C’est la fille de Dee Dee Bridgewater. Je viens de voir Bienvenus chez les Ch’tis de Dany Boon. Il a été très vexé de ne pas être nommé aux César… Je comprends. Mais je crains que cela soit contre-productif et que cela se retourne contre lui. C’est dommage, parce que c’est un type super. Sinon, j’ai très envie d’aller voir L’Etrange Histoire de Benjamin Button.
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