Majoritairement pro-UE, l’Ecosse pourrait se diriger vers l’indépendance pour rester dans le camp européen.
La première ministre écossaise et dirigeante du SNP (Scottish National Party) Nicola Sturgeon a annoncé qu’un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse était « très probable » au lendemain du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE, remporté par le camp du Brexit avec 52% des suffrages. Selon elle, il est « démocratiquement inacceptable » que l’Ecosse se voit forcée de quitter l’Union Européenne.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
En Ecosse, 62% des votants souhaitaient le maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne, contre 46,6% en Angleterre. Ce nouveau désaccord pourrait ramener l’Ecosse sur la voie de l’indépendance. Un référendum avait déjà eu lieu en 2014. Les Ecossais avaient alors dit « non » à l’indépendance à 55,3%, rassurant le reste du Royaume-Uni.
SCOTLAND VOTES REMAIN: 62% vote in favour of staying in the EU, with all local authorities backing ‘Remain’. #EUref pic.twitter.com/q2ovDx9ifV
— The SNP (@theSNP) 24 juin 2016
Every Scottish council has now declared. It’s a clean sweep for #Remain in Scotland. Well done everyone #EUref
— Nicola Sturgeon (@NicolaSturgeon) 24 juin 2016
« Il est anormal que l’Ecosse […] se retrouve exclue de l’UE »
Nicola Sturgeon avait expliqué que « pendant le débat sur l’indépendance de l’Ecosse, on nous a dit que chaque nation devait avoir une voix égale et devait être entendue. Si c’est vrai, il est sûrement anormal que l’Ecosse, le pays de Galles ou l’Irlande du Nord se retrouvent exclus de l’Union européenne, même s’ils auront voté pour rester, simplement parce que les Anglais sont plus nombreux qu’eux. »
Elle avait suggéré à David Cameron que le Brexit ne soit adopté que s’il emportait la majorité à la fois en Angleterre, en Ecosse, en Irlande du Nord et au Pays de Galle. « Le Royaume-Uni n’est pas un Etat unitaire, c’est un Etat avec plusieurs nations », justifiait-elle.
Le maintien dans l’Union Européenne avait été défendu par la majorité des dirigeants politiques écossais. L’argument économique joue énormément dans le débat : « De nombreuses sociétés vont revoir leur position sur l’indépendance, parce que l’accès au marché commun est la clef de la prospérité, et je suis sûr que Nicola Sturgeon ne va pas laisser les revenus des travailleurs écossais et de leurs familles être sacrifiés ou compromis du fait de l’incompétence des politiciens de Westminster », avait expliqué l’ancien premier ministre écossais et membre du SPN Alex Salmond sur la BBC.
Un référendum sous deux ans
La solution serait donc un nouveau référendum pour cette Ecosse pro-UE. Le délais pour organiser la sortie du Royaume-Uni de l’UE est de deux ans renouvelables. Alex Salmond suggère donc que le nouveau référendum pour l’indépendance de l’Ecosse se tienne pendant cette période : « La logique voudrait que l’Ecosse puisse rester en Europe tandis que le reste du Royaume-Uni la quitte, parce qu’il est illogique de dire : laissons l’Ecosse sortir de l’UE puis reprenons-la dans l’UE ». L’ancien premier ministre est déjà assuré sur le résultat d’un tel vote : « Si vous dites aux Ecossais, regardez, on peut être indépendants, et dans l’Union Européenne, ou on peut dériver sur l’Atlantique Nord avec un gouvernement conservateur. Je pense qu’ils choisiront l’indépendance. »
{"type":"Banniere-Basse"}