Les citoyens britanniques ont voté ce 24 juin en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. David Cameron a annoncé sa démission dans les trois mois. Quelles seront les conséquences de cette décision démocratique pour l’UE ?
Il était 5h40 à Paris quand le vote des citoyens britanniques a ébranlé l’Union européenne (UE). Selon les résultats finaux du référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne, le « leave » l’emporte avec 51,9% des voix, contre 48,1% pour rester dans l’UE.
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Un pays divisé
Ce résultat a d’autant plus stupéfait qu’il était très serré tout au long de la soirée. Nigel Farrage, leader du parti souverainiste UKIP, avait même commencé à concéder à mi-mots la défaite de son camp, avec d’exulter : « C’est une victoire pour les vrais gens, pour les gens ordinaires, pour les gens convenables ! »
Concrètement, d’après l’analyse de la carte électorale, on constate en effet que les régions qui ont voté en faveur de la sortie de l’UE sont d’anciens bastions travaillistes, et des terres souvent économiquement défavorisées, comme le Nord-Est de l’Angleterre et les Midlands (centre). Le pays de Galles a également voté pour quitter l’UE. Tandis que l’Ecosse a voté à l’inverse massivement pour le « Remain ». La première conséquence du résultat du référendum réside donc dans la profonde division du pays.
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Le parti travailliste désavoué
Pour les partis politiques britanniques, il signale aussi une recomposition à venir. Le Parti travailliste (Labour), a en effet milité avec son leader Jeremy Corbyn en faveur du « Remain ». Ce vote sonne le glas de son influence auprès de la classe ouvrière. « Le Parti travailliste, lâché par les électeurs des classes populaires, est dans une situation difficile. Davantage encore que les conservateurs, les travaillistes sont les grands perdants de ce scrutin », écrit le professeur de sciences politiques à University College London Philippe Marlière sur Facebook.
Cameron annonce sa démission
Pour les conservateurs, le vote est aussi un séisme. David Cameron, qui a convoqué ce référendum en janvier 2013, a fait campagne pour le « Remain », alors que les deux-tiers des 84 députés conservateurs ont choisi le « leave ». Lors d’une déclaration après l’annonce des résulatst du vote, il a annoncé sa démission dans les trois mois, au bord des larmes : « J‘adore ce pays et j’ai été honoré de le servir. […] Je pense que le pays a besoin d’un nouveau leadership (…) ce n’est pas à moi de diriger le bateau », a-t-il déclaré devant le 10 Downing Street. « Nous devrions être fiers que sur nos îles, nous faisons confiance au peuple. (…) Le peuple britannique a voté pour quitter l’UE et cela doit être respecté. », a-t-il conclu en essayant de rassurer les marchés, précisant que cela ne changerait pas immédiatement les accords commerciaux.
Un effet domino ?
Selon plusieurs observateurs, un effet domino est également à craindre, puisque plusieurs pays européens pourraient vouloir procéder au même vote en faveur de l’indépendance de leurs pays. Plusieurs leaders populistes sont en effet en faveur d’une sortie de l’UE, comme Geert Wilders aux Pays-Bas, ou Viktor Orban en Hongrie.
Depuis l’adhésion du Royaume-Unis en 1973, c’est en tout cas un tournant historique, dont les effets se mesureront d’ici quelques mois plus précisément. Pour les plus sceptiques, la désintégration de l’Europe est en marche. Interrogé sur France Inter, l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a déclaré : « Je ne sais pas si mentalement l’Europe est capable de surmonter ce choc ».
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