Les révélations d’une ancienne cadre de l’entreprise devant le Parlement britannique apporte de nouveaux éléments. Ce sont les données de plus de 87 millions d’utilisateurs de Facebook qui auraient été siphonnées.
Dans un texte de huit pages adressé au Parlement du Royaume-Uni, Brittany Kaiser, ancienne directrice du développement de Cambridge Analytica, a laissé entendre que l’ampleur de la collecte illégale de données d’utilisateurs Facebook par Cambridge Analytica, une entreprise d’analyse de données, pourrait être bien supérieure à ce qui a été annoncé.
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Rappel des faits
Le 18 mars dernier, on a appris que Facebook avait suspendu Cambridge Analytica, accusée d’avoir recueilli sans le consentement du réseau social les informations personnelles de millions d’usagers. Cambridge Analytica s’est servi d’un sous-traitant, Global Science Research (GSR), qui a créé une application de quiz pour Facebook. Or la société de communication siphonnait « au passage leurs données, mais aussi celles de leurs amis Facebook. L’application a été installée par 305 000 personnes dans le monde, selon Facebook, touchant par ricochets 87 millions d’utilisateurs« , précise le journal Le Monde.
Les nouveaux éléments apportés par Brittany Kaiser
En effet, avant le témoignage de Brittany Kaiser, on avançait le chiffre de 87 millions d’utilisateurs du réseau social ayant été victimes de siphonnage de leurs informations personnelles. « Je crois qu’il est quasi certain que le nombre d’utilisateurs de Facebook dont les données ont été compromises par les moyens similaires à ceux utilisés par Kogan [propriétaire du Global Science Research, NDLR] est bien plus élevé que 87 millions », rectifie l’ex-directrice du développement de l’entreprise, et d’insister : « Je crois qu’il est quasi certain que le nombre d’utilisateurs de Facebook dont les données ont été compromises par les moyens similaires à ceux utilisés par Kogan est bien plus élevé que 87 millions« .
https://twitter.com/PaulLewis/status/986187835307905024
Facebook tient à rassurer
La réponse du géant des réseaux sociaux ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié dans le journal britannique The Guardian, Facebook tient à rassurer qu’il poursuivra ses enquêtes sur « toutes les applications qui ont eu accès à une grande quantité d’informations » . Le troisième site web le plus visité au monde a ajouté : « Nous conduirons un audit complet de toute application ayant eu une activité suspecte. Et si nous trouvons des développeurs qui ont mal utilisé des informations personnelles, nous les bannirons et préviendrons toutes les personnes concernées ». Ces déclarations paraissent en effet directement destinées à Cambridge Analytica.
Des soupçons d’influence en faveur du « Brexit »
Le Parlement britannique a profité de l’occasion pour revenir sur l’épisode du Brexit. Sur la question de l’implication de Cambridge Analytica dans la campagne en faveur du Brexit, Brittany Kaiser a avoué « que l’entreprise avait rencontré à plusieurs reprises des représentants du parti europhobe UKIP et de l’organisation Leave.EU, tous deux pro-Brexit, mais aussi du groupe Eldon Insurance, propriété de l’homme d’affaires Arron Banks, soutien financier du UKIP et cofondateur de Leave.EU« , rapporte Le Monde.
Néanmoins, l’ancienne membre de Cambridge Analytica s’est empressée de souligner que cette coopération s’est vite arrêtée à une phase préliminaire.
Les pro-Brexit dénonce une « litanie confuse de mensonges »
Très vite, l’organisation Leave.EU, pro Brexit, s’est défendue dans un communiqué de presse publié par l’AFP. La plateforme pro Brexit a dénoncé une « litanie confuse de mensonges« , avant de conclure : « Nous réfutons catégoriquement toutes ses déclarations ».
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