Mode, régression, restriction budgétaire ? En sucré ou en salé, ce fruit roboratif vit un retour de hype.
Dans le domaine musical, la banane a eu ses heures de gloire. Dessinée par Warhol en 1967 sur le premier album du Velvet Underground ; chantée façon Banana Split par Lio en 1979 ; mangée par Leonard Cohen sur la pochette de l’album I’m Your Man en 1988…
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Niveau cuisine, les Américains ont fait de ce basique un banal cake, le banana bread. En France, on semblait rechigner à servir ce simple fruit hors des goûters.
Ecrasée avec du sucre
Or, crise et demande de confort hivernal aidant, on se remet à la peler. Son prix ridicule – moins d’un euro le kilo en marché de gros –, renforcé par les multiples possibilités de présentation, incite les restaurants à la mettre à toutes les sauces.
Hier, on trouvait osé, mais justifié pour un déjeuner à 16 euros au Chateaubriand (Paris XIe), qu’Iñaki Aizpitarte la serve tout simplement écrasée avec du sucre en dessert. Aujourd’hui, on trouve ça inventif sur les saint-jacques du chef Akrame Benallal, régressif en banane caramélisée ricotta au bistrot à vins nature du Jeu de quilles, et créatif dans le crémeux d’agrumes et patate douce au nouvel Elmer du jeune chef Simon Horwitz formé chez Pierre Gagnaire.
Sautée au beurre salé
De la banane, on en trouve même dans de drôles d’endroits. Au bar à cocktails Mary Céleste, on la mixe sautée au beurre salé, dans un shot sans alcool à la ginger ale.
Hors cuisine, le jaune fashion week remarqué en 2015 débarque désormais dans les vitrines. H&M Home en a fait une collection de porcelaine “blanc-banane”. Et la voilà de retour en musique avec le r’n’b planant de Bonnie Banane…
“Non mais laissez-moi…”
Ce fruit aux multiples vertus nutritionnelles nourrit l’imaginaire. Le Banana challenge, consistant à se filmer de la façon la plus suggestive en train de sucer une banane, et le Banana Sprite challenge (avaler 2 bananes + 1 Sprite et vomir devant la caméra) ont récemment fait le buzz sur Twitter. Ils ne sont peut-être pas innocents dans ce retour de la banane.
En regardant les clips de jeunes hilares léchant ou régurgitant, on se surprend à fredonner la joyeuse ritournelle de Philippe Katerine, “Non mais laissez-moi/Manger ma banane/ Tout nu sur la plage”.
Akrame 19, rue Lauriston, Paris XVIe, tél. 01 40 67 11 16
Jeu de quilles 45, rue Boulard, Paris XIVe, tél. 01 53 90 76 22
Elmer 30, rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris IIIe, tél. 01 43 56 22 95
Mary Céleste 1, rue Commines, Paris IIIe, lemaryceleste.com
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