A l’approche de la COP21, certaines marques jouent la carte écolo-friendly durablement responsable. Entre coup de com et logique d’anticipation.
Suppression des crèmes glacées Ben & Jerry’s au chocolat – Adieu Cookie Dough.” Fin octobre, notre petit cœur s’est crispé un instant quand le dealer de glace le plus célèbre du monde a fait cette annonce sur son site internet. Quoi ? L’une des créations culinaires les plus diaboliques jamais imaginées disparaîtrait ?
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Créée dans le magasin originel de la marque au cœur du Vermont, à Burlington, sur les suggestions d’un client, la Cookie Dough a été commercialisée en 1991. Elle repose sur une idée si simple qu’elle en devient géniale : mélanger de la glace à la vanille et de la pâte à cookie crue (avec des œufs pasteurisés, quand même) pour un raccord de textures unique et surtout très porn food. Elle représente aujourd’hui la meilleure vente de la marque US et fait office d’antidépresseur officieux pour les plus accros.
Marque issue des mouvements alternatifs seventies
Il va de soi que Ben & Jerry’s ne s’en débarrassera pas. Au-delà de son titre provocateur, l’annonce du fabricant de crèmes glacées parlait quelques lignes plus bas de “fiction” et dévoilait le pot aux roses : tout ceci n’était qu’une manière de nous dire, à l’approche de la COP21 (du 30 novembre au 11 décembre à Paris), qu’un réchauffement climatique de plus de 2,3 °C en Afrique de l’Ouest provoquerait (notamment) la fin des cultures de cacao, selon le Centre international d’agriculture tropicale.
Lancée dans le commerce équitable depuis longtemps, la marque, qui se veut issue des mouvements alternatifs seventies, ne le supporterait pas. Et décide donc de faire des dangers qui planent sur le climat un élément de sa communication et de son marketing – tout en renvoyant à une pétition lancée par l’association cybermilitante Avaaz.
Angoisse du futur
Dans un tout autre domaine, Guinness s’est engagée à ne plus filtrer sa bière avec des vessies de poisson… pour devenir vegan. Un esprit des temps soulignant l’étrange mélange entre responsabilisation et angoisse du futur qui structure toujours plus notre rapport aux aliments – coucou le bœuf et la charcuterie.
Il y aura peut-être bientôt une nouvelle liste de produits “interdits” un peu particuliers : ceux qui nous font beaucoup de bien mais pourraient éventuellement nous rendre malades ou détruire la planète à petit feu. La culpabilité est-elle comestible ?
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