Frappé par la détermination d’Assa Traoré, le rappeur affiche clairement son soutien et dénonce les bavures policières restées impunies.
“Les injustices j’en parle depuis le début dans ma musique. L’affaire Adama fait partie du dossier “racisme, immigration, intégration”, etc. Plein d’affaires similaires n’ont donné lieu à aucune sanction, que ce soit Malik Oussekine (étudiant franco-algérien tué en 1986 par des policiers à moto lors d’une manifestation contre la réforme sur les universités – ndlr) ou l’affaire Théo (grièvement blessé lors d’un contrôle de police à Aulnay-sous-Bois en 2017 – ndlr).
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Les mecs s’en sortent toujours. La communauté “africaine” n’a pas le droit à la parole. Il y a une justice à deux vitesses. Adama aurait pu être un ami à moi, un membre de ma famille. S’il y a bavure, elle doit être jugée et punie. Il y a beaucoup de racisme en Europe. Un Noir n’est pas traité de la même façon qu’un Blanc. Aux Etats-Unis (Booba vit à Miami – ndlr), la différence, c’est qu’il y a une communauté et que les Noirs Américains ont plus de pouvoir médiatique. Le gouvernement est donc obligé de faire plus attention. Mais il y a énormément de racisme aussi.
Assa a récemment publié sur Insta un post sur le massacre qu’il a eu lieu au Mali qui semble laisser tous les gouvernements indifférents. On parle d’un massacre… Si on parle d’intégration et que l’on prétend traiter les Français de la même manière, peu importe leur couleur de peau, leurs origines, je pense qu’il faut aussi traiter tous les sujets équitablement.
Si Assa gagne ce combat, ça sera un combat de remporté. On prend ce qu’il y a de bon à prendre. Moi, habituellement, je ne rentre pas trop dans les affaires comme ça. Je ne connais pas les tenants et les aboutissants. Mais j’ai été touché par sa détermination. J’ai compris qu’elle méritait qu’on la soutienne. Dosseh nous a fait la surprise de brandir le T-shirt “Justice pour Adama Traoré” à l’U Arena en octobre 2018, mais elle était la bienvenue ! Ce n’était pas calculé, c’était naturel et c’est très bien qu’il l’ait fait.
Je ne me suis jamais fait tabasser, sûrement parce que je ne parle pas quand j’ai affaire aux forces de l’ordre, je reste très silencieux (rires). Mais des contrôles d’identité abusifs, oui, plein. Se faire contrôler trois fois dans une même journée par exemple… On sent qu’on n’est pas les bienvenus et qu’il y a clairement une différence de traitement.”
Propos recueillis par C. B.
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