Un documentaire raconte l’histoire des fameux “loulous” des années 50-60.
Loubards de banlieue ou “cailleras” des cités, chaque époque connaît ses mauvais garçons qui écument leur ennui aux abords d’un terrain vague, sur un cordon de bitume éclaté ou au pied d’une barre HLM. De toutes les légendes urbaines, celle qui a le plus durablement marqué les esprits, c’est celle des blousons noirs, ces bandes de jeunes flirtant avec la petite délinquance, qui à l’orée des sixties ont défrayé la chronique par leurs frasques et leur look singulier, emprunté à leur idole Marlon Brando.
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Portant jean retroussé, ceinturon à grosse boucle, santiags et perfecto, on pouvait les voir agglutinés par grappes dans les rues des banlieues qu’ils sillonnaient à moto, comme pour redessiner le territoire fantasmé d’un western dont ils se rêvaient les hérauts modernes et désœuvrés.
Une peur panique s’empare du pays
L’expression “blousons noirs” est née nous la plume d’un journaliste de France Soir en 1959, dans un dossier sur cette jeunesse qu’on disait incontrôlable, en rébellion contre ses aînés, mais qui ne revendiquait rien si ce n’est de ne pas ressembler aux parents.
Pourtant, si violence il y a, c’est surtout contre eux-mêmes que ces jeunes la retournent, rappelle ce formidable documentaire mêlant archives, analyses et témoignages. Sous l’emballement médiatique, une peur panique s’empare du pays, dont les politiques sauront tirer profit pour resserrer le joug sécuritaire. Une politique stigmatisante qui rappelle celle qui perdure encore à l’égard des jeunes des “quartiers”…
Anaïs Leehmann
Blousons noirs, rebelles sans cause documentaire de Christophe Weber. Lundi 6, 22 h 15, France 3
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