Le fabricant du BlackBerry, RIM, présentera son nouveau système d’exploitation demain. Nouvelle tentative pour relancer un smartphone en perte de vitesse depuis plusieurs années.
On l’aurait presque oublié, le BlackBerry. Disparu des radars depuis que Android (Google) et iOS (Apple) sont devenus les deux systèmes d’exploitation phares (et se livrent une guerre sans merci), le joujou du fabricant canadien RIM a une existence quasi-fantôme. On l’utilise parce qu’on n’a pas pu s’acheter autre chose, parce qu’un ami nous l’a refourgué, parce qu’on attend d’accumuler suffisamment de points pour s’offrir un beau smartphone tout neuf ou parce qu’on est accro à son clavier physique.
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C’est dans cette atmosphère mortifère que RIM présentera sa nouvelle plateforme baptisée BlackBerry 10 ainsi que des nouveaux smartphones lors d’une keynote à la Apple qui se tiendra le 30 janvier à New York. Le constructeur a décidé de rattraper son retard en lançant pour la première fois un clavier tactile, en parallèle d’un clavier physique hein, histoire de ne pas brusquer les aficionados du clavier qui a fait, aussi, le succès du BlackBerry. Il assure également que son nouveau système d’exploitation sera plus rapide que les précédents et utilisera le HTLM5.
BlackBerry, le has-been
Après avoir joué la carte de l’immobilisme, laissant Apple et Google améliorer leurs iOS et Android sans changer grand chose à son éternel BlackBerry, RIM a transformé son système d’exploitation en has-been. C’est la charge que lançait une journaliste du New York Times en octobre dernier, dans un article intitulé « The Blackberry as Black Sheep », soit « Le Blackberry, mouton noir ». Elle y déclare notamment :
« Le BlackBerry était porté fièrement par les puissants et l’élite, mais ceux qui en ont toujours un aujourd’hui expliquent qu’il est devenu un aimant à moqueries et dérisions de la part de ceux qui ont des iPhones ou les derniers Android (…) Les marginaux de BlackBerry expliquent qu’ils souffrent, de plus en plus, de la honte et de l’humiliation publique quand ils voient leurs semblables échanger sur des applications de réseaux sociaux auxquelles ils n’ont pas accès, prendre des photos en haute résolution, et naviguer sans effort dans les rues – et sur Internet – à l’aide d’un GPS meilleur que le leur et d’une lecture rapide. »
BlackBerry accumule les tuiles. En témoignent les trop fréquentes et trop massives pannes qui affectent les utilisateurs de ce service. Dernière en date : mi-janvier, de nombreux abonnés Vodafone en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient n’ont pas pu accéder pendant plusieurs heures à leur service de messagerie ainsi qu’à BlackBerry Messenger (BBM), application de messagerie instantanée.
Autre gros point négatif qui a considérablement joué dans la dépréciation de ces smartphones : leur manque d’applications. Comme le rapporte Associated Press, quand l’iPhone est sorti en 2007, il a amené avec lui tout un tas d’applications, transformant le smartphone en outil de jeu et de divertissement. Le BlackBerry, lui, s’est essentiellement reposé sur son BlackBerry Messenger, qui ne fait désormais plus le poids face aux applications de Facebook et Twitter.
Mais il n’est jamais trop tard pour prendre conscience de son erreur. RIM a donc lancé, en fin de semaine dernière, « BlackBerry World », une plateforme qui regroupe des applis mais aussi de la musique, des magazines, des vidéos. Le constructeur assure également que les applis pour Android pourront désormais être facilement téléchargées sur BlackBerry.
Et ce n’est pas tout : le 27 janvier, RIM a annoncé dans un billet de blog la baisse du prix des application sur sa boutique en ligne. En France, le prix minimum d’une appli passera donc de 0,99 centimes d’euros à 0,89. Toutes ces nouveautés seront-elles suffisantes pour que BlackBerry retrouve sa superbe d’autrefois ? Réponse le 30 janvier.
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