Les nouveautés télévisuelles seront-elles à la hauteur des ambitions annoncées ?
Elargir son public, innover, prendre des risques, assumer ses erreurs, réinventer les écritures télévisuelles, créer du lien et un imaginaire commun à tous les téléspectateurs, être à leur hauteur et en empathie avec eux, revendiquer sa propre indépendance à l’égard du pouvoir… : les mots limite pompeux de rentrée du président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, et de ses directeurs de chaîne, ressemblaient à bien des égards à ceux tenus la veille par Jean-Luc Hees, président de Radio France.
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Comme si l’audiovisuel public à deux têtes exprimait le besoin vital de se libérer à la fois d’un soupçon d’allégeance politique et d’un procès en tiédeur programmatique. Tous ceux qui perçoivent, derrière les deux responsables, l’ombre tutélaire de l’hyper président (ce dont témoigne en partie le nouveau livre de Fabrice Lhomme et Gérard Davet, Sarko m’a tuer) prendront acte de cette volonté affirmée d’autonomie : les innombrables rendez-vous consacrés aux débats politiques et à l’information donneront l’occasion d’en mesurer les nuances possibles.
Quant aux programmes de création, France Télévisions suit la voie de Radio France en cherchant à clarifier l’offre éditoriale et creuser l’identité de chaque chaîne (l’actualité pour la 2, la proximité pour la 3, la jeunesse pour la 4, la connaissance pour la 5). Gagnant en lisibilité et cohérence, les grilles de France Télévisions butent encore sur un principe d’atonie générale que viennent heureusement secouer quelques nouvelles émissions et documentaires pertinents. Il n’est pas sûr que les cinquante nouveautés annoncées pour la rentrée tiennent toutes leurs promesses, mais au moins dessinentelles l’envie de secouer un peu le paysage fatigué de la télé publique.
Jean-Marie Durand
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