Après avoir obtenu des milliers de confessions publiques 25 ans durant, Oprah Winfrey jette l’éponge. L’Amérique pleure.
On a beaucoup pleuré à la télé américaine ces derniers jours. Presque autant qu’en 2003, quand Willy le dauphin est mort. Car Oprah Winfrey, la reine du talk-show à l’américaine, vient de tirer sa révérence. Des adieux en grande pompe, suivis par 16 millions de fidèles, chaque jour, pendant une semaine. Un exploit, pour qui a pris le temps d’écouter la bonne parole que la célébrité a prêchée pour l’événement ( » Ce que je veux que vous sachiez : chacun d’entre vous peut y arriver. Quelle que soit votre audience, vous êtes votre propre show. »).
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Le succès et la fortune d’Oprah n’ont pas d’équivalent dans l’histoire de la télé. Vingt-cinq ans d’une carrière sidérante, qui ont fait d’elle la première multimilliardaire afro-américaine et la « femme la plus influente de la planète« , pour qui se fie à CNN.
Qu’est ce qui a fait le succès d’Oprah ? Sa compassion pour la misère humaine ? Son parcours, success story comme on en raffole outre-Atlantique (issue d’une famille modeste, bosseuse acharnée devenue mégastar) ? Ou le matraquage publicitaire incessant de celle qui a construit un empire des médias à faire pâlir de jalousie un Berlusconi ?
Sans trancher la question, on retiendra d’elle, outre certaines émissions d’anthologie (l’interview exclusive de Michael Jackson en 1993) qu’elle a donné ses lettres de noblesse au talk-show. A tel point qu’on parle désormais ‘Oprahfication », qui signifie la « confession publique comme une forme de thérapie ». Sans elle, affirment certains, on n’aurait ainsi jamais vu Bill Clinton confesser ses égarements conjugaux devant des millions de téléspectateurs. Faut-il l’en remercier ? Lacrimae Rerum.
Yann Perreau
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