Un film pour entendre une parole de liberté.
Alors que la quasi majorité des candidats à la présidentielle peine à éclairer les questions de notre époque, il est bon d’entendre ceux qui tentent de penser notre monde, pour en souligner les failles, mais aussi, en saluer les ressources possibles. Comment ne pas se noyer dans cette “période de basses eaux”, comme la définit l’anthropologue Georges Balandier dans le documentaire de Sarah Franco- Ferrer, Help ou visibilité, qui s’inscrit dans la grande tradition de l’agit-prop malheureusement ignorée par les grandes chaînes ?
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Autour des questions politiques et sociales les plus graves – la société de surveillance, la cupidité, la xénophobie d’en haut, la justice méprisée –, des intellectuels, militants et des artistes livrent des mots justes et précis sur les dérives politiques que nous traversons. Outre Balandier, d’autres grandes voix s’expriment dans le film découpé en chapitres thématiques, dont celle, magistrale, d’Edouard Glissant, filmé à la fin de sa vie, mais aussi de militants des libertés – Henri Leclerc, Jean-Pierre Dubois –, de politiques – Elie Domota, Jack Ralite –, de psys – Patrick Chemla –, d’écrivains – Armand Gatti…
Par-delà leur diversité, tous traduisent ce sentiment de désarroi et de révolte qui nous traverse tous. Contre les fondements de l’idéologie dominante, ces voix d’outre-monde défendent un esprit de subversion qui croit plus aux actes qu’aux essences, aux relations qu’aux identités, qui viserait, comme l’y invite Balandier, à “donner à l’autre la chance d’être ce qu’il est, permettre à l’autre de se réaliser autre”. Help, au secours : entendons ces cris pour sortir des eaux croupies.
Help ou visibilité, en ligne sur La Télé Libre ; au cinéma L’Entrepôt les jeudis ; en compétition au Festival international de films de femmes de Créteil
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