Tentant ainsi d’acheter le silence des femmes concernées.
Visage emblématique des médias américains, Bill O’Reilly n’a pas l’air de vouloir disparaître des écrans. Né le 10 septembre 1949, William James « Bill » O’Reilly tient les rennes de Fox News depuis maintenant plus de vingt ans avec son émission à succès « The O’Reilly Factor ».
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http://www.youtube.com/watch?v=Sb_Lo-89ggM
Le 1er avril dernier, le New York Times publiait une enquête relatant les multiples accusations portées au présentateur, intitulée « Bill O’Reilly prospère à Fox New malgré les accusations qui s’accumulent » (« Bill O’Reilly Thrives at Fox News, Even as Harassment Settlements Add Up »). Et le ton est donné dès le chapô : 13 millions de dollars auraient été mis en oeuvre pour obtenir le silence des victimes. Une révélation niée en bloc par le principal concerné.
Cinq affaires de harcèlement sexuel et d’injures
D’après l’enquête menée par les journalistes du New York Times, cinq femmes ont déposé plainte et auraient reçu un paiement de sa part, en contrepartie de leur silence. Des versements également effectués par la chaîne elle-même.
http://www.youtube.com/watch?v=E_UkfqN2j_o
Parmi les cinq femmes concernées, toutes ont travaillé avec lui ou ont effectué des apparitions dans ses émissions. Et les plaintes sont diverses : injures, avances répétées et obscènes, coups de téléphones durant lesquels le présentateur semble se masturber…
Entre deux accusations de harcèlement, l’animateur de Fox News Bill O’Reilly écrit des livres pour enfants. pic.twitter.com/f5MJxqMzW6
— Richard Hétu (@richardhetu) 3 avril 2017
Deux de ces accusations étaient déjà connues du grand public. La première remonte à 2004, et avait engagée 9 millions de dollars. L’année dernière, une seconde affaire avait été révélée, impliquant cette fois-ci une personnalité passée à l’antenne. Les trois autres ont été découvertes par l’équipe du NY Times.
Toujours selon les informations du New York Times, l’accusé semble avoir un schéma bien rodé. En effet, il prodiguerait des conseils professionnels avant de leur promettre une aide dans leur carrière. Etant un personnage public largement reconnu et influent, cela semble chose aisée.
Un communiqué décevant
Le 1er avril, il publiait en guise de réponse un communiqué sur son site internet, sobrement intitulé « Déclaration de Bill O’Reilly » (« Statement of Bill O’Reilly »).
On peut y lire les propos suivants : « Je suis vulnérable face aux poursuites de personnes qui veulent que je les paye pour éviter de la publicité négative. En plus de vingt ans au service de Fox News Channel, personne n’a jamais déposé de plaintes me concernant au service des ressources humaines, et ce même même de manière anonyme ».
Il poursuit : « La pire partie de mon travail est d’être la cible de ceux qui veulent me faire payer, moi et mon employeur. (…) Mon effort principal est désormais de continuer à mettre en avant un programme télévisé honnête, et protéger mes proches ».
Suite à ces diverses affaires, la chaîne conservatrice continue à soutenir O’Reilly et n’aborde pas la question de son départ. Entre 2014 et 2016, il a fait gagné pas moins de 446 millions de dollars à la chaîne américaine. Fin décembre 2016, il était nommé « numéro 1 » du câble en terme d’audience
Une scène qui se répète
Deux des plaintes ont été déposées après la démission forcée de Roger Ailes, président de la chaîne, en juillet 2016. Suite à une affaire de harcèlement sexuel, une enquête interne avait été ouverte, dévoilant selon Le Monde des preuves accablantes. Il était parti avec un chèque de 40 millions de dollars en poche.
La chaîne avait à cette période déclaré ne pas cautionner une situation qui « manquerait de respect aux femmes ou contribuerait à un environnement de travail inconfortable ». Et pourtant.
Dérapages sexistes et racisme : Bill O’Reilly, le présentateur le plus polémique des États-Unis. pic.twitter.com/NE8JeN3Ea4
— Brut (@brutofficiel) 31 mars 2017
En parallèle, Bill O’Reilly fait également face à de nombreux reproches concernant des propos racistes. Le dernier en date remonte au 29 mars dernier, date à laquelle il comparait les cheveux de Maxine Waters, élue au Congrès américain, à la « perruque de James Brown ».
La députée n’a pas hésité à lui répondre de manière directe.
Rep. Maxine Waters responds to Bill O’Reilly: « I am a strong black woman. I cannot be intimidated » https://t.co/TPztXE09wA pic.twitter.com/hjj4B4T6Wa
— CNN (@CNN) 30 mars 2017
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