Contre vents et marées, contre leur propre camp ou simplement pour le geste, ils ont tenté le coup. En vain. Yade, Mélenchon, Kucheida, Dieudonné, Vanneste… petit tour (électoral) des expulsés du premier round des législatives.
Certes, il y a trente-six députés élus dès le premier tour. Cependant, comme dans la profession nous n’observons que « les trains qui n’arrivent pas à l’heure« , voici une sélection de sept figures médiatiques qui sont restées en gare.
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Sortie radicale de Yade
Nicolas Sarkozy ne voyait pas d’un très bon œil sa candidature dans ce fief UMP qu’est la 2e circonscription des Hauts-de-Seine. Rama Yade, ancienne secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, pensait pouvoir profiter des déboires de Manuel Aeschlimann, député UMP sortant. « Je suis convaincue d’être au second tour contre le candidat socialiste« , plastronnait encore il y a quelques jours la candidate du Parti radical. Hélas, Rama Yade n’a pas rassemblé les 12,5% des voix d’électeurs inscrits. Bilan de l’escapade, cette circonscription historiquement à droite pourrait bien devenir rose.
L’ex-PS Kucheida is over
Un sortant sorti. « J’aurai mon temps de vérité« , assurait il y a peu Jean-Pierre Kucheida. Dans la 12e circonscription du Pas-de-Calais, cet élu en place depuis 1981 a été éliminé dès le premier tour. Il a recueilli 21,64% des voix, ce qui ne représente que 11,43% des inscrits. En 2007, il avait pourtant été réélu au second tour avec 70% des voix. Il est vrai qu’entre temps, Kucheida a été exclu du Parti socialiste en raison d’accusations proférées par Gérard Dalongeville, ex-maire d’Hénin-Beaumont.
Mélenchon, pari homérique raté
La « bataille homérique » annoncée par Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont n’a pas eu lieu. En tout cas pas jusqu’au bout. Après les faux tracts FN dans les boîtes aux lettres et les vraies tensions entre militants dans les bureaux de vote de la 11e circonscription du Pas-de-Calais, le candidat du Front de gauche a pris la troisième place, avec 21,48% des voix. Insuffisant par rapport au 23,50% du candidat socialiste, et surtout, très loin derrière les 42,36% de Marine Le Pen. Hier, Mélenchon a tout de même trouvé la force de lâcher une dernière salve contre la leader du parti d’extrême droite : « (Elle) a vampirisé la droite« .
Retournement de Vanneste
Sale temps pour les dissidents. Christian Vanneste, député sortant du Nord et candidat dissident de l’UMP, a pris ce que l’on pourrait appeler une rouste. Avec seulement 13,18% des voix, il arrive derrière le candidat socialiste (30,69%), UMP (25,06%) et même FN (17,97%). La dernière polémique qu’il avait lancé en assurant qu’il n’y avait quasiment pas eu de déportation homosexuelle pourrait bien être sa dernière trace « politique ».
L’écolo Meirieu dans les choux
Comme en témoigne le petit score national des écologistes (6,27%), l’accord PS-Verts n’a pas eu les résultats escomptés. Philippe Meirieu, candidat EELV-PS dans la 1ere circonscription du Rhône, en est un parfait exemple. Avec ses 18,36% des suffrages exprimés, il a été éliminé par le candidat PRG Thierry Braillard (26,41%), soutenu par le maire de Lyon. En dépit de la guerre fratricide à gauche qui a éclaté pendant la campagne, l’écologiste a d’ores et déjà appelé « solennellement les électeurs de gauche à se mobiliser pour battre la droite« . C’est-à-dire voter contre Michel Havard, député UMP sortant arrivé en tête avec 31,42% des suffrages.
Un dernier Poutou pour la route
« Philippe Poutou laboure la campagne girondine« , titrait soigneusement le Nouvel Obs à propos du candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), il y a encore une semaine. Dans la 5e circonscription de la Gironde, l’ouvrier Ford de Blanquefort gardait la même philosophie que pour la campagne présidentielle : « On sait qu’on n’a pas beaucoup de chance d’être élu (…) Mais on a à se faire entendre, on a des choses à dire. » Résultat : 2,12% des voix pour le candidat estampillé NPA un peu moins bien que les 2,70 % obtenus lors des dernières législatives.
Dieudonné sans étiquette et sans surprise
Lui, on ne l’attendait pas au second tour. A Dreux, l’humoriste controversé Dieudonné Mbala Mbala, candidat dans la 2e circonscription d’Eure-et-Loire, a été éliminé avec un score de 1,14% des suffrages exprimés. Une contre-performance au regard des 7,7% qu’il avait recueillis au même endroit en 1997.
Geoffrey Le Guilcher
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