Au-delà du retour du vénérable Tetris et du succès planétaire de la Switch, cette année a été créative et pleine de promesses avec des jeux indés autobiographiques, punks ou escapistes.
Honk ! En 2019, le jeu vidéo s’est trouvé une nouvelle héroïne, énergique et déterminée, inventive et sans pitié. Une star pas comme les autres qui bouscule tout sur son passage et ne laisse rien ni personne indemne.
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Elle n’est pas particulièrement musclée, ne porte aucune arme et, pourtant, la véritable terreur de l’année vidéoludique, ç’aura été elle, qui n’a pas de nom et nous est arrivée dans un jeu qui, tout bien pesé, n’en possède pas vraiment non plus. Entre autres choses qui pourraient bien avoir quand même quelque chose à voir avec elle, 2019 restera comme l’année de l’Untitled Goose Game. L’année de l’oie.
La fièvre des terminos
Drôle d’année, d’ailleurs, dans le monde du jeu vidéo, dont le premier gros choc eut lieu en compagnie d’un jeu de 35 ans d’âge, le vénérable Tetris. Ou presque, car Tetris 99, apparu en février sur la Switch de Nintendo avec pour mission numéro 1 de soutenir le lancement de son service de jeu en ligne payant, en mariait les principes avec ceux de Fortnite, PUBG et tous leurs camarades du genre Battle Royale. A Tetris aussi, donc, nous partîmes 99 mais il ne pouvait en rester qu’un. La fièvre des tetrominos n’a pas tardé à se réveiller.
Quant au dernier choc de l’année, encore tout frais, il a pour nom Death Stranding et est à ranger dans la catégorie inédite de la simulation de livraison d’auteur à gros budget en milieu post-apocalyptique. Certains crient au génie, d’autres au grand n’importe quoi fastidieux et complaisant. Il n’est pas impossible que tout le monde ait un peu raison.
Une choses est sûre : devenu “indépendant” (mais soutenu par Sony), Hideo Kojima s’est offert un rebond spectaculaire après sa rupture avec son éditeur de toujours Konami et ce qui était jusqu’alors l’œuvre de sa vie – la série Metal Gear. Dont l’esprit malicieux et le goût de l’infiltration discrète d’environnements hostiles a quand même plané sur cette année grâce à un certain oiseau de la famille des anatidés.
Car, oui, notre oie joue fièrement les Solid Snake dans sa grande aventure perturbatrice. Elle avance précautionneusement, regarde bien autour d’elle, se dissimule même dans un carton, et quand on s’y attend le moins… Honk !
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Pendant ce temps, l’industrie du jeu vidéo se cherche un peu, dans une phase d’essais et de transition dont l’issue demeure incertaine. La success story est toujours la même : c’est celle de la Switch, déjà vendue à plus de 40 millions d’exemplaires à travers le monde et qui peut désormais compter sur une collection de jeux d’une richesse affolante. Pour le reste, on se cherche, on se tâte.
Stadia, le service de jeu en streaming lancé cet automne par Google, ne tient pour l’instant pas vraiment ses promesses (difficultés techniques, maigre catalogue…). La marque à la pomme est également de la partie avec le service par abonnement Apple Arcade, mais les sorties semblent un peu marquer le pas après les débuts prometteurs de ce candidat parmi bien d’autres au titre de “Netflix du jeu vidéo”.
Quant à Sony et Microsoft, ils peaufinent leurs nouvelles consoles, la PS5 et la nouvelle Xbox au nom de code “Scarlett”, qui sont attendues à la fin de l’année prochaine. La course à la puissance devrait donc reprendre sous peu.
Un trio de tête lo-fi
En attendant, ce ne sont pas forcément les jeux les plus gourmands sur le plan technologique qui ont le plus marqué 2019. Ainsi de notre trio de tête quasiment lo-fi – au regard d’un Red Dead Redemption II, disons – et fièrement indé constitué de Sayonara Wild Hearts, le chef-d’œuvre éminemment dansant du toujours excellent studio danois Simogo, du cérébral et rieur Baba Is You – imaginé en Finlande, lui – et, donc, des aventures slapstick et transgressives de notre délicieuse oie (qui, pour être précis, vient d’Australie).
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Des jeux qui, chacun à leur manière, rebattent les cartes et chamboulent tout. Au même titre, dans un registre très différent, que l’autobiographique et bouleversant Lie in My Heart. Ou que les diverses tentatives d’hybridation entre séries (télé) et jeux vidéo (Life Is Strange 2, Telling Lies). Ou que la réinvention totale de l’exploration spatiale proposée par Outer Wilds. Année de tous les désordres, 2019 fut aussi, pour toutes ces raisons et quelques autres encore, celle de toutes les promesses. Honk !
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