Les Inrockuptibles s’associent à &vous by Monabanq pour mettre en lumière ceux qui œuvrent dans l’ombre du monde de la culture. Rencontre avec Marie Cécile Lucas, 31 ans, réalisatrice, productrice, actrice.
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Marie Cécile se définit comme « multi-casquettes » et jongle entre plusieurs activités avec le même enthousiasme et la même envie. Mais déjouer les pièges et les préjugés qui vont avec cette approche pluridisciplinaire fait aussi partie de son quotidien… Rencontre.
Que faites-vous dans la vie ?
Je suis réalisatrice de fiction, productrice et directrice artistique de films publicitaires. Je suis aussi comédienne : voix off et quelques petits rôles. Je viens de m’associer avec un ami réalisateur, Geoffrey Fighiera, pour développer nos projets en commun.
Quel parcours vous a amené à exercer cette profession, ou plutôt ces professions ?
J’ai toujours voulu faire du théâtre et du cinéma. J’ai fait une licence arts du spectacle à Nanterre. En sortant de la fac, on a créé un collectif avec des amis et nous avons autoproduit cinq courts métrages. Je me suis beaucoup battue pour que ces films soient vus par des professionnels, pour avoir des retours, des conseils. C’est important. Avant et pendant la fac, j’ai fait des stages sur des tournages, je me suis incrustée un peu partout ! Les gens que j’ai rencontrés m’ont conseillée, ça m’a permis de mieux connaître les us et coutumes du milieu. La fac m’a servi à m’interroger sur le cinéma sur un plan purement intellectuel, et les stages à me confronter à la réalité d’un tournage.
Quels sont les derniers projets sur lesquels vous avez travaillé ?
Je viens de terminer la réalisation de mon nouveau court-métrage, « Salima » et je rentre en écriture de mon premier long métrage. J’ai co-réalisé avec Maïwenn Guiziou une série sortie en septembre avec France Télévisions et Bridges : « Trucs de meufs ». Des femmes anonymes autour d’une table qui vont parler de tout, de leur intimité : contraception, règles, plan cul, porno… Cinq épisodes ont été réalisés, qui ont très bien marché, et on espère une saison 2. L’image au service du son… C’était passionnant !
Quel est votre statut professionnel ?
J’étais auto-entrepreneur jusqu’à la semaine dernière ! Avec la création de notre nouvelle société, je vais devenir co-gérante de SARL. J’ai eu aussi quelques cachets d’intermittent, mais si ce statut a de nombreux avantages, je trouve personnellement que tu cours toujours après les cachets. Faisant des choses très différentes, le statut ne me correspondait pas totalement.
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Qu’est-ce que vous aimez le plus dans ce métier ?
Mon indépendance. Je suis mon propre « boss » depuis toujours, je n’ai jamais travaillé en entreprise. C’est vraiment ça qui me nourrit chaque jour. Si je veux y arriver, gagner ma vie tous les mois, c’est à moi de me mettre un coup de pied aux fesses ! C’est aussi la liberté de pouvoir se remettre en question quand on en a besoin, créer, tenter des choses.
Quels sont les inconvénients de votre métier ?
Tu es seule. C’est le revers de la médaille. Rien n’est parfait. D’où l’importance de savoir s’entourer ou nouer des partenariats. Dans tous les cas, il faut se motiver, faire confiance aux choses, réaliser que parfois ça stagne, que les premières années sont compliquées. Comment passer les étapes ? Ça demande de savoir se remettre en question, et ça peut être assez éprouvant. Il faut être réaliste.
Une anecdote ?
Un jour, j’ai dit que je voulais être comédienne à un réalisateur avec lequel je travaillais, il m’a alors répondu : « Tu es beaucoup trop intelligente pour ça. » J’ai été choquée par cette phrase ! C’est étonnant de voir à quel point on te colle des étiquettes. Comme j’ai plusieurs casquettes, je constate qu’il reste de nombreux préjugés, à la fois sur le fait d’être une femme et sur le côté pluridisciplinaire.
Un conseil pour celles et ceux qui aspirent à faire ce métier ?
Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est de rencontrer des gens du milieu très tôt. Montrer de l’intérêt, décrocher son téléphone, ne pas hésiter à aller à la rencontre des professionnels. Je passe beaucoup de temps à regarder autour de moi, à me nourrir de ce que font les autres. Et je ne parle pas que de cinéma. Il s’agit avant tout de rester en éveil.
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