« Avec le TGV elle aurait moins souffert ». Ce lundi 11 décembre au matin, la ville de Béziers a lancé une nouvelle campagne de publicité pour promouvoir la mise en place de la ligne grande vitesse (LGV) en Occitanie. Une ligne très attendue alors que les LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan font débat entre le gouvernement et les élus locaux. Pour alerter l’opinion sur la question, la ville de Béziers a trouvé qu’il était de bon goût de faire cette publicité en tournant en dérision les fémininicides.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
https://twitter.com/RobertMenardFR/status/940132620121313280
Sur l’affiche on peut voir une jeune femme ligotée à des rails, hurlant, alors qu’une locomotive un peu ancienne s’approche d’elle. Le tout agrémenté d’un « Avec le TGV elle aurait moins souffert ! », « Mobilisons-nous ! », « #TGVOccitanieOui ». Une publicité qui a rapidement fait réagir de nombreux internautes, dénonçant la banalisation des violences faites aux femmes.
Quand @RobertMenardFR utilise une blague sur le feminicide pour son combat politique : ça donne ça. C’est moche, c’est vulgaire, c’est honteux. Comment accepter que l’argent public rémunère lui et ses idées de * ? https://t.co/vMg5Rnv7zR
— Clara Gonzales (@Claranote) December 11, 2017
Une campagne « odieuse »
Très vite, plusieurs personnalités politiques ont dénoncé sur Twitter cette campagne abjecte. « J’en appelle à la ministre Marlene Schiappa pour que des poursuites judiciaires soient engagées sans délai contre l’odieuse campagne lancée par le maire de Béziers », a alerté Sébastien Denaja, porte-parole du PS, en interpellant la Secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes.
J'en appelle à la ministre @MarleneSchiappa pour que des poursuites judiciaires soient engagées sans délai contre l'odieuse campagne lancée par le maire de Béziers. cc @HCEfh pic.twitter.com/d0HyPdcXRT
— Sébastien Denaja (@SebastienDenaja) December 11, 2017
L’ancienne ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol, a tenu à parler d’Emilie, une jeune femme de 34 ans tuée par son mari en juin 2017 après qu’il l’ait attachée sur les rails du TGV. de son côté Marlène Schiappa a annoncé avoir saisi le préfet.
Elle s'appelait Emilie, elle avait 34 ans et 4 enfants. En juin 2017, son mari l'a assassinée en l'attachant sur les rails du TGV. L'ignoble @RobertMenardFR la tue une 2ème fois. Je demande retrait immédiat + poursuites. (via @SebastienDenaja) pic.twitter.com/CIx4QdT91b
— Laurence Rossignol (@laurossignol) December 11, 2017
123 féminicides en 2016
Robert Ménard, le maire de Béziers, n’en est pas à son premier scandale entrainé par des affiches placardées dans toute sa ville. Champion de la provocation, en septembre dernier, la mairie de Béziers choisissait d’illustrer la baisse des aides de l’Etat aux communes par le dessin d’un homme qui étrangle une femme, accompagné du hastag #ÇaFaitMal. « Affiche populiste ? Oui, je m’occupe du peuple. Au moment où l’Etat supprime les subventions, on installe la clim’ à la sous-préfecture », répondait-il sur Twitter. Et en octobre 2016, Béziers étaient recouvertes d’affiches anti-migrants où on pouvait lire : « Ça y est, ils arrivent… Les migrants dans notre centre-ville. L’Etat nous les impose ». Pour rappel, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint en 2016.
https://twitter.com/RobertMenardFR/status/908583394627473408
{"type":"Banniere-Basse"}
