De passage à Amsterdam, la chanteuse a trouvé bon de poster des photos d’elle dans un coin de l’immeuble où se cachaient la jeune fille et sa famille.
1 journal intime et profil public
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Instagram est devenu un canal majeur de promotion pour de nombreux ouvriers spécialisés de l’industrie culturelle. Parmi les stakhanovistes de la chose, Beyoncé : docteur ès mise en scène de la vie quotidienne qui partage plusieurs fois par jour ses sorties/ menus/ répétitions/ apéro sur un yacht/ cheveux au vent/ fous rires et autres activités de star toujours impeccable avec ses dix millions de followers. Qui dit tournée européenne dit donc aussi formidable occasion de trouver de nouveaux décors devant lesquels poser. Ainsi, de passage à Amsterdam, la chanteuse s’est logiquement fait prendre en photo accroupie dans un coin du musée Anne Frank.
2 la parole est d’argent et le livre d’or
Selon le musée, Beyoncé et Jay- Z auraient passé plus d’une heure dans la cachette où la famille de l’adolescente avait trouvé refuge ( avant d’être dénoncée et déportée en août 1944) et se seraient déclarés “très impressionnés par ( leur) visite”. L’année dernière, Justin Bieber y avait lui aussi passé un petit moment avant de s’illustrer en écrivant sur le livre d’or : “Vraiment inspirant d’avoir pu venir ici. Anne était une fille formidable. Elle aurait pu être une ‘ belieber” – belieber, mot- valise dérivé de believer (“croyant”) et de Bieber, terme qui désigne, en toute modestie, les fans du chanteur. Un commentaire profondément déplacé qui aurait toutefois permis à de nombreux jeunes gens à travers le monde de découvrir l’histoire et l’oeuvre d’Anne Frank. Hmmm.
3 images d’archives
Entre deux photos de décolleté pailleté, cette image laisse un léger sentiment de malaise. En surjouant la compassion et, imaginons, le respect, la chanteuse d’Ego mélange tout. Et, pire, le fait probablement sans arrière- pensée. Car tout ce dispositif ( flagrant de mauvais goût ici mais symptomatique) entre dans le système Beyoncé. Le GQ américain dévoilait l’année dernière que le bureau new- yorkais de la chanteuse contient une pièce dédiée à ses archives numériques. Un endroit à la température contrôlée contenant toutes ses photos, vidéos, interviews ainsi que “des milliers d’heures d’enregistrements privés”. Car depuis 2005, Beyoncé emploie un “visual director” qui filme sa vie seize heures par jour. Une conception toute personnelle du devoir de mémoire.
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