Créateur multipliant les extravagances, Bernhard Willhelm expose sa collection Automne-Hiver 2015 au Musée d’art contemporain de Los Angeles ( MOCA ) mais pas seulement. Bernhard Willhelm 3000: When Fashion Shows The Danger Then Fashion Is The Danger, livre une analyse sur l’avenir de la mode et les pratiques de consommation du 21ème siècle. À 42 ans, le […]
Créateur multipliant les extravagances, Bernhard Willhelm expose sa collection Automne-Hiver 2015 au Musée d’art contemporain de Los Angeles ( MOCA ) mais pas seulement. Bernhard Willhelm 3000: When Fashion Shows The Danger Then Fashion Is The Danger, livre une analyse sur l’avenir de la mode et les pratiques de consommation du 21ème siècle.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
À 42 ans, le couturier allemand Bernhard Willhelm a toujours été bon élève lorsqu’il s’agissait de bousculer les codes de la mode. Mieux, il a fait de son image iconoclaste un mantra. Lors de son passage dans la même Académie Royale des beaux arts que les six d’Anvers, (Dries Van Noten, Ann Demeulemeester etc) Bernhard Willhelm fait ses armes dans des maisons comme Vivienne Westwood, Walter Van Beirendonck ou encore Alexander Mc Queen. Diplômé en 1998, il fonde sa marque un an plus tard au côté de son associée, Jutta Kraus.
Leur première collection présentée à la Fashion Week Parisienne connaît un succès immédiat. Couleurs vives, patchwork, silhouettes volumineuses et imprimés accrocheurs : leurs créations résolument loin des conventions font parties des innovations notables dans le secteur mode. Rien d’étonnant lorsque Bernhard Willhelm se dit très impressionné par le travail de Jean Paul Gaultier dans les années 80. En 2002, Willhelm est également nommé directeur artistique de la maison italienne Capucci. De cette riche carrière naissent des rencontres marquantes comme celle avec Björk, dont il conçoit entièrement la garde robe pour sa tournée mondiale de 2007. Il est d’ailleurs à l’origine de la tenue sculpturale que porte la chanteuse sur la pochette de son album Volta, shootée par Nick Knight.
Installés à Paris depuis 2002, Bernhard Willhelm et Jutta Kraus prennent leurs clics et leurs clacs pour emménager à Los Angeles en 2012. Depuis le 7 février et jusqu’au 17 mai, le MOCA de LA propose une exposition peu commune intitulée Bernhard Willhelm 3000: When Fashion Shows The Danger Then Fashion Is The Danger. ( Quand la mode montre le danger alors la mode est le danger. ) À travers d’innombrables photographies, sculptures, textes, objets et vidéos, la scénographie du créateur, aux antipodes du minimalisme, s’applique à rejeter l’uniformité. Son exposition ré-explore l’évolution humaine et les critères de beauté en se plaçant à titre posthume du 21ème siècle. Dans une ambiance apocalyptique, des mannequins vêtus de la collection automne-hiver 2015 (unisexe), errent dans un monde qui subit le réchauffement climatique.
Via cet affublement qui occupe les deux étages du musée, l’allemand entame un dialogue entre l’art, la mode, le design et entend apporter des réponses au consumérisme. Aussi, on retrouve des clichés sarcastiques de Bernhard Willhelm ou encore de la star du porno gay Cutler X. Déjà en 2012, lors de son défilé printemps été, le couturier avait fait appel à François Sagat, ancienne star du X. « Nous avons toujours été un croisement entre la mode et l’art. » confie Bernhard Willhelm au webzine style.com. « Nous sommes allés très loin dans la manière de présenter nos collections. C’était presque politique. Ce qui était important pour nous était de parler de diversité, de race, de sexualité. […] Nous n’avons jamais joué la carte de la sécurité. Nous voulions voir la réalité. Et la réalité n’est pas toujours belle. »
Pour ceux qui n’auraient pas l’occasion de faire le déplacement jusqu’à LA, Moca Tv offre une vidéo de l’exposition Bernhard Willhelm 3000: When Fashion Shows The Danger Then Fashion Is The Danger. Visite guidée atypique avec l’artiste Matthew Marble dans les coulisses du musée. Fou rire assuré.
{"type":"Banniere-Basse"}