Nouveau rebondissement dans l’histoire du film « Merci Patron! » : Bernard Squarcini avait envoyé une taupe dans la rédaction de « Fakir » pour y glaner des documents confidentiels, en vain.
Le film continue. Alors que Merci Patron !, le documentaire politique de François Ruffin qui s’en prend au patron de LVMH (Bernard Arnault), est sorti en DVD avec un livret qui en révèle les coulisses, L’Obs dévoile de nouvelles informations sur la surveillance policière dont il a fait l’objet pendant sa réalisation.
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Selon les informations de l’hebdomadaire, l’un des personnages centraux malgré lui (il est filmé en caméra cachée) du film, un ancien commissaire de police qui travaille pour LVMH, était aussi au service de Bernard Squarcini, l’ancien patron des services secrets français, passé dans le privé. Et il n’était pas le seul.
« Il avait fait les poubelles de Fakir ou piqué des documents »
En septembre dernier, interrogé par la police, cet ancien commissaire (Jean-François D.) a révélé que « le Squale » avait placé une taupe dans la rédaction de Fakir pour en savoir plus sur ses actions spectaculaires – notamment ses interventions intempestives à l’assemblée des actionnaires de LVMH…
Ses méthodes étaient somme toute classiques en matière de barbouzerie : « Il avait fait les poubelles de Fakir ou piqué des documents », indique Jean-François D.
C’est ainsi que les policiers, en perquisitionnant chez Jean-François D., sont tombés sur un dossier intitulé « Fakir » à propos d’un film baptisé « I LOVE BERNARD » :
« Ces documents m’ont été donnés par Bernard Squarcini de mémoire vers février ou mars 2013, en tout cas avant l’assemblée générale, a expliqué Jean-François D. Il m’a dit que c’était un informateur en poste au sein de Fakir, une taupe quoi, qui travaillait pour une société d’intelligence économique qui avait fait les poubelles de Fakir ou piqué ces documents. […] Je suppose que ces documents concernent le budget du film « Merci Patron. »
« Nous l’avons utilisé comme un moyen d’intoxication »
La rédaction de Fakir n’a pas été étonnée en lisant l’article de L’Obs :
« On a vite repéré la taupe, que nous avons surnommée ‘Le Libanais’, relate un article publié sur le site de Fakir. Mais à la place de le démasquer, nous l’avons utilisé comme un moyen d’intoxication : on lui passait des faux documents, des infos bidons. Derrière, il les faisait remonter aux deux Bernard [Arnault, et Squarcini, ndlr], qui convoquaient des escadrons de CRS, de RG, devant chez Dior ou aux Journées particulières pour que dalle. C’était assez rigolo de balader les policiers comme ça. De mettre à nu le lien, manifeste, entre le patronat et l’Etat. »
De fait, l’intox a fonctionné, puisque Jean-François D. n’a jamais su, avant la parution du film, qu’il en était l’un des héros.
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