Coupable de tout, coupable de rien, c’est un peu l’éternel credo de Silvio Berlusconi. Mardi, il était entendu par la Cour de Cassation de Milan dans l’affaire du Rubygate. Pour rappel, le président du Conseil italien est accusé d’avoir eu des relations tarifées avec Karima El-Mahroug, dite Ruby, mineure au moment des faits, puis de […]
Coupable de tout, coupable de rien, c’est un peu l’éternel credo de Silvio Berlusconi. Mardi, il était entendu par la Cour de Cassation de Milan dans l’affaire du Rubygate. Pour rappel, le président du Conseil italien est accusé d’avoir eu des relations tarifées avec Karima El-Mahroug, dite Ruby, mineure au moment des faits, puis de l’avoir défendue auprès de la police afin qu’elle soit relâchée après une arrestation pour vol.
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Acquitté… ou presque
Au terme de dix heures de débat, la Cour de Cassation a confirmé le verdict déjà donné par la Cour d’appel en juillet 2014: Berlusconi est innocent. La raison de cet acquittement inattendu selon le Huffpost transalpin: un fonctionnement de la justice défaillant et vicié, et cette sensation que « pour la première fois depuis un an, la dimension politique l’emporte à nouveau face à la Cour« .
L’ancien chef du gouvernement peut remercier ses avocats. Ces derniers ont admis que oui, des faits de prostitution avaient bien eu lieu dans la résidence de l’accusé et que Silvio Berlusconi avait bien profité de sa position politique pour intervenir auprès de la police, assurant que Ruby était la nièce du président égyptien Moubarak. Pour autant, il n’aurait pas su que la jeune fille était mineure et n’aurait pas « fait pression » sur les policiers.
De même, les soirées bunga-bunga ont depuis longtemps été étayées par plusieurs témoignages détaillés. Pourtant, un des journaux dirigés par le Cavaliere, Il Giornale, n’a de cesse de défendre son patron. En une de ce 11 mars, le quotidien titrait : « Les bunga-bunga étaient une farce ».
Revenir au pouvoir sans épée de Damoclès au dessus de la tête
« Qui va me laver de cet affront ? Qui va réparer toute la souffrance de ces dernières années, et les dommages politiques que j’ai subi ? » s’est énervé Berlusconi à l’issue du verdict. Ces dommages politiques peuvent pourtant se résumer à une chose : il n’aura pas pu être président du Conseil une quatrième fois dans sa carrière (un statut qui permet de reporter les condamnations).
« Maintenant, je veux voir comment ils vont faire pour m’accuser de corruption de témoins s’il n’y a pas eu de délit’. Le patron de Mondadori est toujours accusé de corruption de sénateur, financement illicite de parti et achat de faux témoignage dans l’affaire Rubygate. Berlusconi a néanmoins purgé une partie de sa peine, qui reposait sur un an de travaux d’intérêt généraux pour fraude fiscale.
Selon le Huffington Post italien, il est surtout la preuve que d’un nouveau changement des rapports de forces. « Les proches de Berlusconi parlent d’un retour en force, où l’ex président pourrait régir l’Italie sans épée de Damoclès au-dessus de la tête« .
Berlusconi, Houdini des temps modernes.
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