Le 13 février, la police israélienne a envoyé des recommandations au parquet général israélien, lui conseillant d’inculper le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour des affaires de corruption.
Corruption, fraude et abus de confiance. Voilà les motifs qui plaident, selon la police israélienne, pour la mise en examen de Benyamin Netanyahou, Premier ministre depuis 2009, après l’avoir été précédemment de 1996 à 1999. Celle-ci a remis, le 13 février, ses recommandations au parquet général pour deux enquêtes qui visent le chef de l’Etat israélien. Elle poursuit ses investigations dans d’autres affaires qui le concernent directement ou indirectement.
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Le sort judiciaire du Premier ministre membre du Likoud (parti nationaliste) dépend désormais de la décision du procureur général, qu’il a lui-même nommé à ce poste et qui était auparavant son secrétaire du cabinet des ministres, rappelle Le Monde.
Des échanges compromettants
La première affaire qui accable Netanyahou date de 2009. Sa famille est en effet suspectée d’avoir demandé au producteur à Hollywood, Arnon Milchan, et au milliardaire australien James Packer des biens (champagne, cigares et bijoux) pour un montant total de 229 000 euros. En échange, le Premier ministre aurait favorisé une législation réduisant les impôts pour les Israéliens qui ont séjourné longtemps à l’étranger. Dans le cas de M. Milchan, il aurait aussi favorisé ses intérêts sur le marché de la télévision israélienne. Le premier ministre s’est défendu en disant qu’il s’agissait de cadeaux entre amis.
La deuxième affaire se base sur des enregistrements de conversations entre Benyamin Netanyahou et Arnon Mozes, propriétaire du quotidien Yediot Aharonot. Ils y envisagent un pacte pour mettre à mal le propriétaire du journal Israel Hayom, un quotidien gratuit à grand tirage créé en 2007, et grand rival du Yediot. Le deal était tout trouvé : en échange d’une législation qui réduirait la circulation du Israel Hayom, Arnon Mozes s’engagerait à organiser une couverture plus favorable à M. Netanyahou. Là encore, celui-ci dément, en affirmant qu’il s’agissait d’une conversation sans engagement.
Le chef de la police accuse des “forces puissantes” d’avoir enquêté sur des policiers
Dans une allocution à la télévision, il a affirmé que ces accusations “n’ont pas leur place dans une société démocratique”, et a rappelé que “plus de 50 % des recommandations de la police” ne sont pas suivies par la justice. Une bataille est engagée depuis quelques jours sur la crédibilité des ces accusations.
Le Premier ministre a ainsi remis en cause les capacités des officiers chargés des affaires sensibles à faire leur travail dans des conditions professionnelles. Le chef de la police, Roni Alsheikh, a répliqué en affirmant à la télévision que des “forces puissantes” avaient envoyé des détectives privés enquêter sur les policiers. Reste au parquet de trancher, dans les délais qui lui conviendront.
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