Appréhendée ce mercredi par les autorités nippones, Megumi Igarashi fait une nouvelle fois des vagues avec son canoë en forme de vagin.
En juillet 2014, Megumi Igarashi, qui se présente ironiquement sous le pseudonyme de Rokude Nashiko (« bonne à rien » en VF), avait été écrouée à cause d’une embarcation. Conçue à partir de ses parties intimes, elle avait été jugée indécente et provocatrice par la justice de son pays. La plasticienne, qui s’était illustrée avec ses moulages égrillards imprimés en 3D, avait alors levé d’importantes sommes grâce au financement participatif et se disait « déterminée« , lors de son arrestation, « à ne jamais céder devant les forces de police ». Elle avait été relaxée quelques jours plus tard, sous la pression des quelques milliers de pétitionnaires qui avaient soutenu sa libération.
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Deux ans ferme
Aujourd’hui, la diffusion d’un fichier du moule à ses contributeurs pose problème. Accusée d’avoir communiqué les plans du bateau-chatte à « un grand nombre de particuliers », elle devra répondre des chefs d’inculpation de possession et de distribution de matériel à caractère pornographique. Une infraction qui risque bien de lui valoir deux ans de prison et une amende de 2,5 millions de yens (16 800 euros).
« Rendre la chatte décontractée et pop »
Dans une société corsetée et connue pour son sexisme, le kayak chelou de Megumi Igarashi ne peut que défrayer la chronique. Les lois anti-obscénité japonaises règlementent sévèrement la représentation d’un vagin : même flouté, pixelisé, l’appareil génital féminin est soumis à une censure plus forte que celle qui touche le sexe masculin. Si l’industrie du X japonaise est réputée pour sa grande liberté de ton, les vulves subversives que Rokude Nashiko propose au téléchargement n’en sont pas moins répréhensibles. Une démarche controversée que l’intéressée motive par une volonté de « démystification » :
Je ne pense pas que mon vagin ait quoi que ce soit d’obscène,
s’est-elle défendue, en rappelant la pénalisation à géométrie variable de ces images suggestives :
Alors que les illustrations de pénis font partie de la pop culture, les chattes n’ont jamais été considérées comme mignonnes. J’ai
voulu rendre la chatte décontractée et pop.
Et de dénoncer, ni vu ni connu, la liberté d’expression sacrifiée sur l’autel du politiquement-correct.
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