“Toutes les parties engagées dans la bataille d’Alep ont commis de sérieuses violations des lois humanitaires internationales constitutives de crimes de guerre.” Telle est la conclusion sinistre d’un rapport de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie de l’ONU publié le 1er mars. Bombes au chlore et autres armes interdites, civils servant de boucliers […]
“Toutes les parties engagées dans la bataille d’Alep ont commis de sérieuses violations des lois humanitaires internationales constitutives de crimes de guerre.” Telle est la conclusion sinistre d’un rapport de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie de l’ONU publié le 1er mars.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Bombes au chlore et autres armes interdites, civils servant de boucliers humains, déplacements forcés de populations, frappes délibérées contre un convoi humanitaire de l’ONU… Les accusations sont aussi implacables qu’argumentées. Elles reposent sur des témoignages directs mais aussi sur des images satellitaires, des écoutes, etc. La Russie s’est montrée peu coopérative et le gouvernement syrien s’est refusé à toute participation.
“Il serait irresponsable de lancer des accusations sans preuve ; il ne s’agit pas de rapporter tout ce qui s’est passé à Alep pendant cette période, mais des faits spécifiques, très graves, sur lesquels nous disposons d’éléments précis”, a expliqué le président de la commission, le Brésilien Paulo Sergio Pinheiro.
Des écoles et des hôpitaux visés
Principal accusée, l’armée de Bachar El Assad et ses bombardements au chlore, une arme interdite par les traités internationaux, mais aussi l’aviation russe. Toutes deux ont largué des bombes à sous-munitions dans des zones densément peuplées et visé hôpitaux et écoles dans Alep-Est. “Elles ont généralement utilisé les mêmes appareils et les mêmes armes, ce qui empêche d’attribuer les faits dans beaucoup de cas”, affirme le rapport.
Une des plus graves accusations concerne l’attaque, le 19 septembre 2016, à Orum Al-Koubra, près d’Alep, d’un convoi humanitaire transportant de l’aide de l’ONU et du Croissant-Rouge arabe syrien, qui tua vingt personnes, dont quinze travailleurs humanitaires, provoquant un tollé général et ruinant les tentatives d’accord américano-russe pour un cessez-le-feu.
Les rebelles aussi en cause
Mais le rapport de l’ONU met également en cause les forces rebelles pour avoir bombardé les quartiers ouest de la ville, tenus par le gouvernement et peuplé de civils, ce qui constitue un crime de guerre. De même la commission d’enquête les accuse d’avoir empêché les civils de fuir. L’accord final d’évacuation des derniers habitants d’Alep-Est en décembre 2016, conclu par le régime et les rebelles sous l’égide de la Russie et de la Turquie, est dénoncé comme “un déplacement forcé de population et donc un crime de guerre”, parce qu’il n’obéissait à aucune nécessité militaire.
{"type":"Banniere-Basse"}