Cette fois, le gouvernement aura du mal à couvrir les failles du renseignement français. Le Canard enchaîné révélait mercredi 16 décembre que de sérieuses menaces planaient autour du Bataclan depuis 2009. Christiane Taubira contre-attaquait le lendemain, affirmant qu’il n’existait “aucun lien avéré” avec les attaques du 13 novembre, qui ont coûté la vie à 89 personnes. Taubira : […]
Cette fois, le gouvernement aura du mal à couvrir les failles du renseignement français. Le Canard enchaîné révélait mercredi 16 décembre que de sérieuses menaces planaient autour du Bataclan depuis 2009. Christiane Taubira contre-attaquait le lendemain, affirmant qu’il n’existait « aucun lien avéré » avec les attaques du 13 novembre, qui ont coûté la vie à 89 personnes.
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Lundi 21 décembre, Mediapart publie un document inédit, datant de mai 2011. Cette note d’information dévoile que les services de renseignement français avaient été informés par la police judiciaire belge d’éléments qui révèlent aujourdhui des liens entre ces menaces et les attaques du 13 novembre.
Fabien Clain, le djihadiste ayant revendiqué les attentats au nom de l’Etat islamique, connaissait de longue date celui que la justice soupçonne d’avoir menacé le Bataclan en 2010, Farouk Ben Abbes.
Voici un extrait de cette note ciblant plusieurs activistes suspectés de « participation à un groupe terroriste » : « Notre enquête concernant Farouk BEN ABBES a mis en évidence, qu’en 2007, il fréquentait plusieurs personnes pouvant être définies comme appartenant à la mouvance de l’islam radical en Belgique et plus particulièrement à Bruxelles. […] C’est le 29 juin 2007 que BEN ABBES Farouk s’est rendu en Égypte pour y apprendre l’arabe. Sur place, il était notamment en contact avec les ressortissants français, Fabien et Jean-Michel CLAIN […].«
Les premiers soupçons autour de Farouk Ben Abbes remontent à un attentat perpétré contre un groupe de lycéens français en 2009 au Caire dans lequel la jeune Cécile Vannier perd la vie. Interrogé par la police égyptienne, il est rapidement relâché.
Une Française d’origine albanaise, interpellée au même moment, écrit dans son journal intime que Farouk Ben Abbes projetait un attentat contre le Bataclan. Sa camarade de prison, Fatima F., aurait, elle, justifié cette action terroriste au motif que “les propriétaires [du Bataclan] sont des juifs”.
Dès janvier 2007, la salle avait été la cible de menaces de mouvements pro-palestiniens pour avoir accueilli un concert en soutien “aux garde-frontières israéliens”.
L’an dernier, l’avocat de la jeune Française tuée au Caire demande à ce que l’enquête sur l’attentat du Caire soit liée au dossier Ben Abbes. En vain.
Si ce dernier a profité d’un non-lieu en 2012, faute d’éléments tangibles, l’islamiste belge est depuis 2011 mis en examen pour un autre dossier terroriste : celui d’une “association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme” dans une affaire de recrutement de djihadistes via Internet.
A noter également que son ami Fabien Clain, la « voix » de Daesh dont nous avions fait le portrait le mois dernier, avait lui aussi menacé le Bataclan en 2009.
@mediapart Le lien avait déjà été mentionné le 18 novembre ici https://t.co/SB1sXYVBys
— Simon Piel (@SimonPiel) 20 Décembre 2015
Pourtant, de 2009 à 2015, la salle de spectacle n’a jamais été placée sous surveillance particulière. Les propriétaires n’auraient même pas été informés de l’information judiciaire ouverte en 2010.
Aujourd’hui, Farouk Ben Abbes est assigné à résidence, dans le cadre de l’état d’urgence décrété par le gouvernement. Mais Mediapart note qu’il n’a toujours pas été interrogé par la police.
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