Un dernier hommage à Alain Bashung a été rendu par une foule d’anonymes et de nombreux artistes vendredi 20 mars en fin de matinée lors de ses obsèques en l’église Saint-Germain-des- Prés. Retrouvez aussi l’intégralité de notre dossier.
Vendredi 20 mars, à 11 heures sur le parvis de l’Eglise Saint Germain des Prés, le soleil brille, comme si le printemps aussi venait saluer « la dernière » d’Alain Bashung. Derrière les barrières de sécurité, des milliers de personnes, des jeunes, des moins jeunes, des fans et quelques curieux sont venus l’applaudir. Les cloches sonnent, appelant les artistes à entrer dans l’église : Jane Birkin, Catherine Deneuve, Laurent Voulzy, Bertrand Cantat, Jean-Louis Aubert, -M-, Raphaël et d’autres encore, se succèdent, le regard triste. Pascal Nègre et Christine Albanel sont eux aussi présents, ainsi que ses musiciens ou encore Gaëtan Roussel, Joseph d’Anvers et Arman Méliès qui ont tous les trois participé à la réalisation de l’album Bleu Pétrole.
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A l’entrée du cercueil dans l’église, l’émotion est palpable, les anonymes applaudissent, il part…
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Comme lui, la cérémonie se veut discrète, aucune de ses chansons n’est diffusée, pas de fioritures, juste quelques fleurs blanches. Aucune parole d’amis, juste un signe d’amitié, d’au revoir, de respect, en passant devant le cercueil.
Comme lui, quelques fans sont habillés en noir, en signe de deuil sûrement, mais peut-être aussi pour rappeler sa simplicité.
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Comme lui, la foule est silencieuse, une phrase résonnant dans les esprits » Respectez une minute de silence, faites comme si je n’étais pas arrivé » (J’croise aux Hébrides). Quelques larmes de ci, de là.
Le père Benoît de Sinety « célèbre » la messe, il parle de Bashung, de sa vie qu’il résume en quelques paroles « La foi consiste à mettre l’essentiel au cœur de sa vie (…) Alain Bashung vivait de cette recherche-là : mettre au cœur de sa vie a quête de l’essentiel, la rencontre avec l’essentiel. Il pouvait passer des heures à méditer, sans prononcer de mots, dans la paix. » Avant de laisser Chloé Mons, sa femme, lire sa lettre d’adieu, il fait une allusion à sa chanson Résidents de la République » Nous sommes certes résidents de nos pays, de nos cultures, de notre terre, mais le résident se sait de passage. «
Chloé Mons s’avance, de sa voix chevrotante sortent des mots simples, vrais mais douloureux. Sans doute le moment le plus émouvant de la cérémonie » Alain, Alain, on est vendredi, jour de Vénus, c’est aussi le jour du printemps. Que dire sur toi ? Comment choisir les mots ? Nous qui aimions naviguer des heures dans le silence, un silence rempli d’amour, de voyages intérieurs, de connivences mystérieuses… J’espère que sans toi l’Univers ne pas soudain rétrécir (…). Tu m’as appris subtilement à ne jamais laisser filtrer le petit, le médiocre, le laid, le vulgaire par notre porte. Tu m’as appris qu’on pouvait voyager si loin, sans même se lever, à rester centrée sur l’essentiel de façon honnête et libre. Tu m’as appris à ne se souvenir que de deux choses : l’amour et la création. Oh Alain, ce qui est incroyable et scandaleux c’est que le jour se lève encore, ça c’est encore toi, ton humilité. Je t’aime tant, je t’aime tant… «
Et il part, intense émotion, sous les signes de ses amis, en chanson, de celles qui l’ont profondément marqué, Great balls of fire de Jerry Lee Lewis ou Harvest Moon de Neil Young. Il part, dans cette grande voiture bleue, sous les applaudissements, sous les saluts de la main. Il est parti.
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