L’égérie de Karl Lagerfeld se lance dans la musique et inaugure un nouveau concept : le boys-band tout seul.
1. L’homme cagole
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Signe qu’il est entré dans la garde rapprochée de Lagerfeld, Baptiste Giabiconi porte sur la main gauche une bagouze à chaque doigt. Un côté bling-bling emprunté au directeur artistique de Chanel comme beaucoup de ses fringues, qu’il n’hésite pas à mixer avec son style tout personnel de cagole au masculin probablement hérité de son enfance marseillaise. Avec son accent chantant et son image de gentil gars au discours digne des dialogues de Plus belle la vie, Baptiste colle peu avec l’image que l’on se fait communément d’une égérie Chanel. Normal, Karl Lagerfeld déclarait à Libération :
“Je ne le considère pas comme un mannequin, mais comme une personnalité. Souvent, les gens beaux sont lisses. Lui est très cocasse et attachant. Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il soit comme lui.”
OK, dans ce cas peut-être aurait-il fallu lui conseiller de ne pas sortir Showtime, son pénible premier single eurodance accompagné d’un clip léché de 4 minutes clairement inspiré de la série culte avec Lorenzo Lamas, Le Rebelle.
http://www.youtube.com/watch?v=Eu18tPkmOMs
2. La question capillaire
S’il est un sujet capital dans la vie, c’est bien la question capillaire. Ainsi peut-on être un intellectuel raffiné et cultiver une certaine obsession pour sa coiffure. Comme Lorenzo Lamas, Baptiste Giabiconi est de ceux-là. Tel un Samson de Marignane, l’égérie de Karl Lagerfeld porte un soin tout particulier à ses cheveux et semble à chaque apparition sortir d’un tournage de pub Vivelle Dop (fixation béton). Ainsi donc, ce fan de Bowie et Depeche Mode impose dans son clip une identité capillaire forte entre Dave Gahan période Just Can’t Get Enough (9%) et Marlon des G-Squad (91%), ce beau brun à la crinière mi-longue et à la carrière violemment interrompue par la fin de cette heure noire de l’histoire communément appelée “l’ère des boys-bands”.
3. La crédibilité musicale
Comment être crédible dans “le milieu” quand on ressemble à un ex-G-Squad ? En multipliant les attributs “de musicos” pour prouver que, derrière des pectoraux parfaitement dessinés, se cache un petit coeur d’artiste vibrant au rythme de la musique, la vraie. La pochette montre ainsi Baptiste derrière un micro, un casque pro sur les oreilles, histoire de prouver au monde que Showtime, ce “morceau rythmé aux sonorités electro-chic qui raviront les amateurs pour un dance-floor endiablé” (sic), est bien son oeuvre. Et comment en douter face à ces photos où l’intéressé pose le regard mystérieux derrière une guitare électrique hors de prix ? Peut-être en écoutant avec bravoure le morceau en question et en constatant qu’il ne contient rien ressemblant de près ou de loin à un air de guitare. CQFD.
Diane Lisarelli
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