Co-produit par l’artiste américain Monte Laster, installé à la Courneuve depuis 20 ans, Banlieue Is Beautiful s’installe au Palais de Tokyo du 16 au 18 mai. Le festival défend la culture propre aux banlieues à travers une exposition, des concerts, des performances, des débats, le tout dans une optique d’échanges et d’interactivité. Le projet […]
Co-produit par l’artiste américain Monte Laster, installé à la Courneuve depuis 20 ans, Banlieue Is Beautiful s’installe au Palais de Tokyo du 16 au 18 mai. Le festival défend la culture propre aux banlieues à travers une exposition, des concerts, des performances, des débats, le tout dans une optique d’échanges et d’interactivité.
Le projet prend racine à la Courneuve en 2001. Quelques années après s’être installé dans le moulin Fayvon, en plein milieu de la Cité des 4000, l’artiste américain Monte Laster s’interroge sur sa démarche artistique et son inscription dans ce territoire. Ainsi naît l’association FACE, French/American Creative Exchange, qui multiplie depuis les projets avec et pour les habitants de la banlieue. L’association organise par exemple un happening en 2007 sur le terrain laissé en friche après l’effondrement des tours Ravel et Prestov. Depuis presque 15 ans, elle s’attache à mettre en lumière la créativité et la capacité d’innovation des banlieues.
Cette année le projet se concrétise par un festival coproduit par QCA (Quancard Contemporary Art) et TFAA (Texas French Alliance), deux bureaux de commissariat artistique américains. Entièrement gratuit, Banlieue Is Beautiful a été pensé par les artistes Monte Laster, Muriel Quancard, Mehdi Meklat et Badroudine Abdallah avec la participation d’architectes, de rapeurs, d’étudiants, d’ouvriers…bref, avec les habitants des banlieues mais aussi ceux de la capitale. La vocation première du festival est l’échange, les participations croisées et les débats. Banlieue Is Beautiful s’appuie en effet sur l’Esthétique Relationnelle. Théorisée par Nicolas Bourriaus dans les 90’s, elle met au cœur de l’art « la participation, l’échange, les relations humaines et leur contexte social ».
Véritable état des lieux de l’art des banlieues, Banlieues Is Beautiful réhabilite des cultures souvent marginalisées et sous-estimées en les faisant entrer dans des lieux institutionnels. Le festival affiche la volonté de casser les hiérarchies culturelles (les organisateurs du festival cite Tania Bruguera : « Il est temps de renvoyer l’urinoir de Duchamp aux toilettes »). Pour cela FACE met en place plus de 35 projets, des installations, des concerts (Kaaris notamment), des projections, des rencontres (« les kids sur France Inter ») et lance également une campagne de crowdfunding. Cette dernière servira à couvrir une partie des dépenses du festival, les partenaires privés et publics ne finançant que 75 000 des 100 000 euros nécessaires, mais aussi à soutenir plusieurs projets artistiques (tout les détails ici).
A la croisée de la réflexion et de l’agir, du social, de l’éducatif et de l’esthétique, Banlieue Is Beautiful met « l’autre coté du périph’ » en lumière, nous invite à interroger le regard qu’on porte sur la banlieue et structure de nouvelles dynamiques centre/périphéries.
Quentin Monville
Banlieue is Beautiful Du 16 au 18 mai Palais de Tokyo 13, avenue du Président Wilson,75 116 Paris