Dans les manuels scolaires de l’État islamique, de petites kalachnikovs et autres armes en tout genre ornent les pages. Les enfants apprennent à faire la différence entre un taureau et un cerf et entre deux fusils mitrailleurs russes, avec ou sans crosse.
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C’est l’une des fiertés de l’État islamique: édifier une école à son image, une machine de guerre propagandiste consacrée à l’édification des générations futures du « califat ». Pas d’histoire pour les enfants de l’EI, sauf la vie de Mahomet et des premiers jours de l’islam. Les sciences humaines passent aussi à la trape pour se consacrer à l’étude du Coran et la « doctrine du musulman ». Les mathématiques, la physique et l’anglais ne sont enseignés qu’à partir du CM1. Quant à la géographie, elle est réduite à un b.a.-ba salafiste.
Page d’un manuel scolaire de l’EI destiné à l’enseignant de CP. « L’élève entoure les éléments qui s’associent en couleur, forme et volume. Il colorie d’une même couleur des objets associés. » EI
Qui sont les enseignants?
La plupart des instituteurs ont fuit l’Irak et la Syrie à cause de la guerre. Ne restent plus que les fanatiques de l’EI, épaulés par des djihadistes éducateurs autoproclamés. Selon les travaux du Centre d’étude de la république démocratique, des milliers d’enseignants ont quitté la région de Rakka en Syrie où seules 10 écoles fonctionnaient au printemps 2015. Les femmes enseignantes, elles, restent enfermées chez elles.
L’étude de la charia occuperait jusqu’à 40% du temps de classe, mais l’EI n’aurait fait que reprendre les anciens manuels irakiens, explique le Monde.
« C’est une génération perdue qui est en train de naître avec une minorité de futurs extrémistes et une majorité d’illettrés… » se désole un ancien instituteur, aujourd’hui réfugié au Kurdistan. « Avant, on demandait aux enfants de compter des ânes, on leur demande désormais de compter des kalachnikovs », ajoute-t-il. Pour lui « les ânes sont aujourd’hui dans les classes. Comment peut-on qualifier ces gens-là d’enseignants ? »
Un système éducatif encore fragile
L’école de l’EI, où les filles, séparées des garçons, doivent porter le hidjab à partir de 10 ans, n’est dans les faits pas effective sur tous les territoires contrôlés par l’organisation. Selon les estimations des opposants à l’Etat islamique, un tiers, voire un quart seulement, des établissements scolaires fonctionneraient réellement dans les grandes villes, comme Mossoul en Irak, ou Rakka et Deir ez-Zor en Syrie.
Page d’un manuel d’anglais de l’EI pour des élèves de CM1. « Trace les contours des mots Armée/Main/Balle/Bras ; écris-les. » EI
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