Simple et gai, Stacking décline avec ingéniosité le principe des poupées russes. Addiction assurée.
Tim Schafer ne garde pas que de bons souvenirs du développement de Brütal Legend, son furieux jeu heavy-metal paru à l’automne 2009. Lâché par un premier éditeur à mi-parcours, l’ancien de LucasArts a profité d’un temps mort dans la conception de l’oeuvre en question pour diviser momentanément son studio Double Fine en équipes réduites chargées d’élaborer des prototypes de jeux simples et originaux, sortes de singles vidéoludiques conçus parallèlement à l’album Brütal Legend.
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Après Costume Quest, joyeux jeu de rôle sur le thème d’Halloween disponible en téléchargement depuis le mois d’octobre, Stacking est le deuxième fruit de cette approche « légère » de la création de jeu vidéo.
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Né dans l’esprit de Lee Petty, l’une des figures clés de Double Fine, le jeu découle d’une idée limpide : et si les héros que l’on dirige étaient des poupées russes ? Ils s’emboîteraient les uns dans les autres en fonction de leur taille. Ils seraient, selon les personnages qu’ils représentent (un musicien, un cuisinier, une dame de la haute société…), dotés de capacités variées.
La mise en oeuvre du concept se révèle merveilleusement riche en possibilités, offrant un point de vue constamment changeant sur le monde grouillant d’énigmes de Stacking selon le rôle que l’on décide d’y tenir. Et nous voilà bientôt arpentant les rues d’une ville ou le pont d’un paquebot en quête de coups, bons ou mauvais, à accomplir.
Le jeu tient de la valse à deux temps, au bon vouloir du joueur qui, s’il déniche les poupées idéales dans lesquelles se glisser, se métamorphose en un éclair. Il y a des missions imposées (pour faire progresser l’intrigue) et une chaleureuse invitation à multiplier les « farces ». Privilégiera-t-on la quête d’un ordre rassurant (chaque poupée à sa place) ou le plaisir de créer du désordre ? Cette opposition est au coeur de bien des jeux vidéo (notamment ceux se déroulant dans des mondes ouverts, façon GTA) mais elle avait rarement été exploitée avec une aussi guillerette simplicité.
Stacking n’est cependant pas qu’un jeu portant un regard neuf sur une vieille tension vidéoludique. C’est aussi un univers rétro – nous sommes au début du XXe siècle – évocateur et soigné, qui ne manque jamais d’humour dans ses apartés presque politiques. Aux dernières nouvelles, deux autres « petits » jeux auraient été imaginés chez Double Fine. On les attend avec impatience.
Erwan Higuinen
Stacking sur PS3 et Xbox 360 (Double Fine/THQ, environ 15 euros en téléchargement)
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