Lancée via une campagne de financement participatif, cette revue dont le premier numéro sortira en mars prévoit de raconter le monde à travers les révolutions féministes passées et en cours.
Et s’il existait (enfin) une revue dédiée à l’analyse des questions de société par le prisme du genre ? C’est le projet lancé par quatre femmes, professionnelles des médias et de l’édition. Depuis un an, Marie Barbier, Lucie Geffroy, Emmanuelle Josse et Marion Pillas préparent le lancement de La Déferlante, la première revue trimestrielle post-MeToo. Face à un paysage médiatique majoritairement dominé par les hommes, elles proposent un mook indépendant, “pour donner la parole aux femmes et visibiliser leurs vécus et leurs combats”.
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En somme, La Déferlante sera “la revue des révolutions féministes”, résume le sous-titre. Le tout vendu en librairie (19 euros) ou sur abonnement (65 euros), et donc libéré des contraintes des circuits de diffusion de la presse écrite – en crise cette année depuis le dépôt de bilan de Presstalis, le premier distributeur de presse en France.
Le premier numéro paraîtra au mois de mars prochain, et sa une donne déjà envie de se le procurer. Au programme, on sait pour l’instant qu’il y aura : un texte d’Audre Lorde, une rencontre entre la romancière Annie Ernaux et la réalisatrice Céline Sciamma, une carte blanche d’Alice Zeniter. et un reportage sur les militantes chiliennes du collectif Las Tesis. “Face à l’explosion de production de podcasts, newsletters et de livres à succès féministes, nous voulions créer une revue totalement dédiée à ce champ-là, à la jonction de toutes ces créations et qui embrasse le triptyque : idées, culture, lutte”, nous explique la journaliste Lucie Geffroy.
Un comité de rédaction inclusif
Pour ce faire, La Déferlante s’appuie sur un comité de rédaction, “encore en construction”, qui se veut d’ores et déjà inclusif afin de donner la voix aux vécus pluriels. Journalistes, militant·es, et chercheur·euses, collaborent ainsi dans le choix des formats et angles des différents sujets qui seront abordés. On y trouve, entre autres, la militante féministe et antiraciste Mélusine, l’historienne Bibia Pavard, la journaliste Nora Bouazzouni ou encore l’éditrice Clara Tellier Savary.
https://twitter.com/deferlanterevue/status/1326873177214115840?s=20
Avec sa maquette, ses illustrations et ses photos léchées, La Déferlante sera aussi un bel objet. Dans le sillon des revues féministes Women Who Do Stuff ou Gaze, le 12 novembre dernier, les fondatrices ont lancé une campagne de financement participatif afin “d’aller à la rencontre des premiers lecteurs et lectrices de la revue, de financer sa fabrication, de payer toutes celles et ceux qui y contribuent”. Avec plus de 5000 précommandes à ce jour, nul doute que la revue suscite déjà l’engouement.
Mediapart a ainisi annoncé avoir noué un partenariat éditorial qui consistera en “un échange de contenus” avec la publication, tous les trois mois, d’un article de la revue sur le pureplayeur. “Nous discutons également d’une participation minoritaire de Mediapart au capital”, expliquait par ailleurs la rédaction dans un billet de blog le 18 novembre. En attendant d’atteindre – on l’espère – les 6 000 préventes, La Déferlante semble bel est bien partie.
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