Une ville découpée en carrés, avec des petits points rouges : le logiciel PredPol (Predictive Policing) a changé la façon de fonctionner de la police de Modesto en Californie. Désormais, c’est le big data qui permet d’arrêter les criminels comme l’explique Le Monde.fr. L’algorithme de PredPol analyse les archives de la police de Modesto, les appels, les […]
Une ville découpée en carrés, avec des petits points rouges : le logiciel PredPol (Predictive Policing) a changé la façon de fonctionner de la police de Modesto en Californie. Désormais, c’est le big data qui permet d’arrêter les criminels comme l’explique Le Monde.fr. L’algorithme de PredPol analyse les archives de la police de Modesto, les appels, les procès-verbaux, et en a extirpé les zones où les crimes sont les plus fréquents. De quoi ensuite prédire quels lieux sont à surveiller en priorité. Les policiers sont assignés à un secteur comprenant plusieurs « carrés PredPol », qu’ils surveillent particulièrement lors de leurs rondes.
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Une technique qui fonctionne puisque le crime baisse dans cette ville de 210 000 habitants, qui connaissait jusque là un taux de criminalité record. Les trois types de délits visés par le logiciel (les cambriolages, les vols de voiture et les vols dans les lieux publics) ont connu une baisse importante : 27% de cambriolages en moins, entre 11 et 15 % de baisse pour les autres délits.
La société derrière le logiciel Predpol, une jeune start-up, a réuni mathématiciens et informaticiens pour définir les équations susceptibles de donner cette version moins anxiogène de “Minority Report”. Aussi incongru que cela puisse paraître, c’est sur des algorithmes utilisés pour déterminer où auront lieu les futurs tremblements de terre que s’est basée l’équipe de spécialistes du big data pour élaborer ce logiciel. Le service est facturé 30 000 euros l’année, ce qui a convaincu une soixantaine de villes américaines de l’adopter. Avant une arrivée prochaine en France promet son PDG Larry Samuels.
Le maintien de l’ordre prédictif, pas du goût de tous
Mais PredPol a aussi ses détracteurs : en 2013, The Economist arguait que prédire et empêcher les crimes en faisant circuler des voitures de police dans les lieux les plus dangereux ne réduisait pas la criminalité mais ne faisait que la déplacer. L’hebdomadaire britannique indiquait aussi qu’il était nécessaire pour ces logiciels de maintien de l’ordre prédictifs de baser leurs données sur les crimes avérés plutôt que sur les arrestations sinon ils risquaient de créer un cercle vicieux. Dans le même ordre d’idée, The Economist émettait aussi l’hypothèse que les « carrés PredPol » se situeraient toujours dans des quartiers aisés, où les habitants sont plus enclins à appeler la police, plutôt que des quartiers pauvres, où le crime est monnaie courante.
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