Les milices d’extrême droite réapparaissent dangereusement aux Etats-Unis. Première cible : Obama, qui reçoit plus des 50 menaces de mort chaque jour et fait l’objet d’attaques haineuses et racistes.
En perte de vitesse depuis quelques années, les groupuscules d’extrême droite signent leur fat comeback aux Etats-Unis. Sur fond de crise et après l’élection d’un démocrate noir à la tête du gouvernement fédéral, les milices patriotes ressortent de l’ombre et entérinent la tendance selon laquelle leur nombre a crû de plus de 50 % en huit ans. C’est ce que révèle une étude du Southern Poverty Law Center (SPLC), une organisation créée en 1971 dans la mouvance des droits civiques et reconnue pour son travail sur l’extrême droite.
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« Dix ans après avoir largement disparu de la scène publique, les milices d’extrême droite, les opposants à l’impôt pour motif idéologique, et les souverainistes réapparaissent en grand nombre dans tout le pays » écrit ainsi le responsable d’un rapport publié il y a quelques jours et intitulé « Le retour des milices ». Alors qu’une agence fédérale estime que 50 milices ont été créées ces deux dernières années, l’organisation recensait 926 groupes racistes en 2008 (contre 602 en 2000).
Progressivement réduits au silence à la fin des années 90 (du fait de la forclusion de la violence, des poursuites systématiques à leur encontre, et de l’élection d’un président conservateur), ces groupes se multiplient et se regroupent autour de la haine gouvernement fédéral et du président noir à sa tête. L’élection d’Obama a en effet racialisé le mouvement patriote qui semble être au cœur de nombre d’incidents violents récents.
Parallèlement aux cinquante menaces de mort reçues quotidiennement, Barack Obama fait l’objet d’affiches haineuses et de théories plus farfelues les unes que les autres. La plus virulente étant celle, reprise par adversaires politiques et médias, qui remet en cause sa nationalité au prétexte qu’il ne serait pas né aux USA. Parmi les détournements de l’image du président reprises par ces milices, celle d’Obama grimé en Joker (le méchant de Batman) et qualifié de « socialiste ». Insulte ultime pour ces groupuscules qui voient d’un très mauvais œil la réforme de santé (un député favorable à la réforme a vu des croix gammées peintes sur ses bureaux) et la probable restriction du commerce des armes à feu (la vente de celles-ci a augmenté de 15 % le mois après l’élection d’Obama, une tendance qui se maintiendrait depuis).
L’extrémisme de droite avait reculé aux Etats-Unis après l’attentat perpétré par Timothy McVeigh à Oklahoma City en avril 1995. Six mois avant la tragédie qui avait fait 168 morts, l’organisation mettait en garde une procureure, face à un contexte jugé mûr pour un « désastre ». Elle réitère aujourd’hui son appel.
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