Le kit de dépistage du VIH à domicile (autotest) est désormais en vente en pharmacie. Il a pour but de banaliser le test et permettre ainsi de détecter les 30 000 personnes séropositives sans le savoir. Avec une goutte de sang et 15 minutes de patience, on peut savoir si l’on est ou non contaminé. Précision, […]
Le kit de dépistage du VIH à domicile (autotest) est désormais en vente en pharmacie. Il a pour but de banaliser le test et permettre ainsi de détecter les 30 000 personnes séropositives sans le savoir. Avec une goutte de sang et 15 minutes de patience, on peut savoir si l’on est ou non contaminé. Précision, le test n’est fiable qu’à partir de trois mois après la contamination.
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Comment assumer le résultat ?
Bien que ce dispositif ait été validé par les autorités de santé, certains professionnels émettent des réticences quant au fait d’effectuer un test de cette sorte seul chez soi. Au-delà de l’aspect préventif, il est difficile d’accuser (parfois seul) le coup d’une potentielle mauvaise nouvelle.
Le Dr Roland Tubiana, médecin infectiologue à la Pitié-Salpêtrière, souligne l’importance d’« admettre que c’est la première étape vers un parcours de soins et s’assurer que les gens sont bien informés de la marche à suivre. Quand on fait un test de grossesse, on sait tout de suite ce qu’on doit faire. Pour cet autotest sanguin, ce doit être pareil ». Le test indique qu’il faut entrer en contact avec Sida Info Service, pour une prise en charge médicale, et confirmer le diagnostic grâce à une prise de sang.
A qui s’adresse l’autotest ?
Autre point faible pour Thomas Nenninger, président du syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM), la « démédicalisation » des patients. Il regrette que cette méthode risque d’empêcher « toute coopération avec les médecins, des experts qui expliquent quelles sont les thérapeutiques possibles ». Des cas de faux positifs sont également à prévoir, en cas d’une erreur de lecture du dispositif (une barre si c’est positif, deux si c’est négatif) ou d’une mauvaise conservation du kit.
Le SJBM met en avant le prix de ce type de dépistage, qui pourrait éloigner de son achat les principales cibles concernées. Parmi les 30 000 personnes infectées sans le savoir, on compterait en grand nombre des « gens en marge du système de soins, principalement des nouveaux entrants sur le territoire français ». Difficile débourser 28 euros afin de se procurer le test, pour ensuite être confronté à une prise en charge complexe. Cet autotest vise tout de même les personnes refusant tout contact avec le corps médical, ne croyant plus au secret professionnel.
Invitée à s’exprimer sur l’autotest au micro de RTL, Catherine Rumeau Pichon, adjointe du directeur à l’évaluation médicale, économique et en santé publique à la Haute Autorité de Santé, (HAS) rappelle que ce service a mis en ligne un site de questions-réponses pour tout complément d’information sur l’utilisation du test. Elle tient à mettre en garde : l’autotest ne saurait « être un prétexte pour avoir un rapport non protégé ». En somme, mieux vaut sortir couvert.
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