A l’occasion de la sortie de son nouveau roman, Seul dans le noir, l’écrivain Paul Auster évoque l’arrivée d’Obama au pouvoir, le conflit au Proche-Orient et Dostoïevski.
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Vous n’avez pas été tenté d’écrire sur le 11 Septembre, comme l’ont fait d’autres auteurs américains ?
Dans un de mes précédents livres, je faisais s’arrêter l’histoire le matin du 11 Septembre, une heure avant les attentats. Je pense que la littérature ne peut pas s’emparer d’événements trop proches, quand ils ont encore un écho dans le présent. Il faut une distance pour écrire, construire un regard.
Avez-vous suivi l’évolution du conflit au Proche-Orient ces dernières semaines ?
C’est tragique, pour les deux peuples. A mon avis, ce n’est pas par hasard si la fin du cessezle- feu a eu lieu avant les élections en Israël. C’est très cynique de dire ça, mais je pense que le Hamas voulait pousser les Israéliens à voter pour Netanyahou, le seul politicien qui ne veut pas la paix. Le Hamas ne veut pas sortir de l’affrontement, alors que c’est le cas de la majorité des Palestiniens.
On dit que vous êtes le plus français des auteurs américains. Quel regard portez-vous sur la France aujourd’hui ?
J’ai étudié le français, et gagné ma vie en faisant de la traduction. J’ai vécu quatre ans à Paris, que je trouve plus moderne que New York : N.Y., c’est le modernisme déchu. Mon histoire personnelle est donc étroitement liée à la culture française. Cela dit, je trouve qu’il y a en France une vraie difficulté à intégrer les minorités au système. Et cela engendre de la colère et des agressions comme celle d’un conducteur qui a eu lieu récemment à la gare Saint-Lazare.
Que lisez-vous en ce moment ?
Je viens de relire Crime et châtiment, de Dostoïevski. C’est un des livres qui m’a poussé à écrire, quand j’avais 15 ans. Quarante-cinq ans plus tard, je le trouve toujours aussi fort et déchirant.
Propos recueillis par Emily Barnett
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