En réponse à l’UMP, les patronnes du PS, du PC et des Verts se sont retrouvées dans un café du 11e arrondissement pour incarner le rassemblement sur un petit air de gauche plurielle.
Aubry. Duflot. Buffet. Les représentantes de l’alliance Parti socialiste, Europe Ecologie et Front de gauche pour le deuxième tour des régionales. Trois femmes puissantes réunies dans un café du 11e arrondissement de Paris. Leur but : incarner le rassemblement et l’union de la gauche.
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Tout sourire, les patronnes du PS, des Verts et du PC personnifient, devant caméras et photographes, l’élan positif de la gauche. Bertrand Delanoë, passé faire la bise, commente : « C’est sympa sur le fond et sur la forme. » Pour Martine Aubry, c’est même « un vrai bonheur ». Cette sérénité tranche avec les divisions de l’UMP. « Caporalisme » et « coups de couteaux », selon Cécile Duflot. « Centralisation du pouvoir » pour Buffet.
« Gauche solidaire«
En réponse à la droite, qui tablait sur la division de l’opposition dans l’entre-deux-tours, les trois femmes se présentent comme des alliées, « contrairement à l’UMP, qui se dit unie mais est en fait totalement divisée » oppose Aubry. Le trio ne cache pas ses divergences concernant Iter ou l’aéroport en Pays de Loire. « Nous sommes d’accord sur l’essentiel : la rupture avec le libéralisme financier. » Une réunion très gauche plurielle ? Aubry : « Je lui préfère le terme de gauche solidaire. »
Mot d’ordre de Martine Aubry pour le 22 mars : « Le message doit être clair pour que le président change de politique. Dans une démocratie, il est rare qu’un pouvoir refuse d’écouter les Français à ce point. » La première secrétaire fustige la récupération de « la vieille ficelle de l’insécurité » par François Fillon. En première ligne dans la campagne, le Premier ministre a annoncé, à tort, la mort d’un policier caillassé à Epernay, le 8 mars. « A quelques jours du deuxième tour, le discours de Fillon est choquant, effrayant. Après l’échec du débat sur l’identité nationale, la droite instrumentalise l’insécurité alors qu’elle a supprimé 10 000 postes de policiers et la police de proximité. »
Afin d’éviter les sujets qui fâchent, comme les dissensions dans les tractations d’entre deux tours, les trois femmes politiques parlent projets, « pour les régions et pour la reconquête d’une alternative politique », précise Duflot. La leader des Verts arrondit les angles : « les discussions concernant les différents projets se sont faites dans le respect, et nous avons passé des accords transparents vis-à-vis des électeurs. » Quelques heures plus tôt au micro de Nicolas Demorand, Daniel Cohn-Bendit parlait de « déni de démocratie » pour décrire « ce système politique où on fait un accord en 24h ».
Révolution verte au PC
Alliance en vue de 2012 ? Rien de plus qu’une ébauche. Marie-George Buffet : « Dès le lendemain de l’élection, nous allons travailler à élaboration d’un projet de société social et écologique. » Le Parti communiste converti à l’écologie, en voilà une révolution ! Europe Ecologie et le Front de gauche dans une primaire de la gauche au côté du PS ? Duflot s’énerve : « Il ne faut pas céder à l’obsession néfaste de la présidentielle. Il faut revivifier le projet politique pour agir sur le changement. Chaque chose en son temps : se rassembler avec clarté d’abord. »
Et l’abstention ? Aubry brocarde les « mensonges et promesses non tenues » de Sarkozy. Marie-George Buffet appelle « celles et ceux qui se sont abstenus à voter pour que les régions soient un lieu de résistance et de proposition contre la droite, pour que la victoire de la gauche soit totale ». Pas un mot sur les classes populaires qui se sont détournées de la gauche.
Fin de la conférence de presse, les trois patronnes se quittent sur des embrassades. Martine Aubry rejoint deux têtes d’affiche du PS en Ile de France, Patrick Bloche et Anne Hidalgo. Une femme s’approche et interpelle la première secrétaire : « Vous avez les mêmes yeux que votre papa ! » Sur sa veste, une collection de badges à l’effigie de Barack Obama. « Bon choix », remarque Aubry. L’obamaniaque lâche : « Merci, future présidente ! »
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