Nguyen Van Hoa a été déclaré coupable de propagande anti-Etat. Il s’agit de la deuxième condamnation de ce genre en quelques mois. L’ONG Human Rights Watch a réagi.
Lundi 27 novembre, un blogueur de 22 ans a été condamné à sept ans de prison pour avoir documenté à plusieurs reprises la catastrophe chimique qui a frappé la côte centrale du Vietnam l’année dernière.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Des déchets toxiques dans le Pacifique
Après un bref procès dans la province de Hà Tĩnh, le blogueur Nguyen Van Hoa a été déclaré coupable de propagande contre l’Etat pour avoir produit des vidéos et des articles sur les manifestations ayant suivi le déversement chimique au printemps 2016, rapportent plusieurs agences de presse.
Ces produits toxiques se sont répandus après qu’une usine d’acier taïwanaise a déversé du cyanure et d’autres liquides chimiques dans sa conduite d’évacuation des eaux usées. Cette catastrophe a entraîné la perte de la vie marine alentour, des millions de poissons s’échouant sur les plages vietnamiennes, et plusieurs personnes sont tombées malades le long de la côte, sur près de 200 kilomètres. Soit l’une des plus grandes catastrophes écologiques de l’histoire du Vietnam.
Un contrôle politique paranoïaque
Phil Robertson, le directeur de la division asiatique de l’ONG Human Rights Watch a contesté le verdict : “La condamnation de Nguyen Van Hoa révèle le profond désir paranoïaque du gouvernement à maintenir son contrôle politique en outrepassant les notions de justice et de droits de l’homme.” Il ajoute :
“Comment peut-on expliquer autrement que les dirigeants d’une firme internationale qui a empoisonné l’océan, ruinant l’économie côtière dans quatre provinces, soient libres de faire des affaires alors que ce jeune journaliste idéaliste est envoyé en prison pour avoir aidé à révéler ces actions ?”
Au mois de juin, une autre blogueuse, Nguyen Ngoc Nhu Quynh, connue sous le pseudonyme de Mother Mushroom, a été condamnée à dix ans de prison, également pour propagande contre l’Etat communiste vietnamien. De son côté, l’entreprise Formosa, responsable de la catastrophe, a dû payer une amende de 500 millions de dollars.
{"type":"Banniere-Basse"}