Un climat inadapté à la pratique du football, des soucis de calendrier et des morts sur les chantiers des stades, la Coupe du monde de football dans l’émirat suscite bien des interrogations.
le sujet
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Lorsqu’il y a maintenant quatre ans le Qatar a été officiellement désigné pour organiser la Coupe du monde 2022, les plus footeux d’entre nous se sont regardés en chiens de faïence. Même si ça fait quelques années que la planète foot vit au rythme des pétrodollars et des caprices des hommes en keffieh (on ne les remerciera d’ailleurs jamais assez d’avoir poussé Peguy Luyindula à la préretraite au PSG), l’organisation de la grand-messe du foot pour un pays qui n’a jamais participé est une autre paire de manches. Flairant le mauvais coup, Barack Obama avait immédiatement réagi en regrettant “une mauvaise décision”. De son côté, Zinedine Zidane (qui a touché 11 millions d’euros pour jouer les VRP-géopolitologues) saluait entre deux pubs pour Danone “la victoire du monde arabe”. LOL.
le souci
Organiser une Coupe du monde de foot au Qatar, c’est un peu comme préparer une compet’ de combiné nordique à Kuala Lumpur, ça oblige à défier les lois naturelles. Malgré des stades totalement fermés et climatisés (bonjour le coût environnemental), les joueurs risquent l’hyperthermie au bout de quelques foulées sur le rectangle vert. Dans leur grande sagacité, les pontes de la Fifa ont eu l’idée de décaler la compétition (traditionnellement organisée entre juin et juillet) aux mois de novembre- décembre – “entre le 15 novembre et le 15 janvier” pour le secrétaire général de la Fédération internationale Jérôme Valcke, contredit le lendemain par Jim Boyce, vice-président de ladite Fédération. Une louable intention si ça n’empiétait pas sur les Jeux olympiques d’hiver (comme le craint le président de la Fédération internationale de ski qui critique déjà le mépris de la caste footballistique), et si ça ne foutait pas en l’air le calendrier sportif de tous les championnats européens.
le symptôme
En réalité, la Coupe du monde au Qatar sacre la victoire de l’argent roi et de la corruption généralisée qui gangrène le ballon rond. En janvier 2013, France Football citait le Suisse Guido Tognoni, exclu de la Fifa en 2003, qui estimait qu’il “existe de forts soupçons de compromission” autour des membres de la Fédération qui ont voté pour l’attribution du Mondial au Qatar. Surtout que derrière cette soudaine passion sportive, l’Etat du Golfe ne se prive pas d’exploiter sans vergogne une main d’œuvre immigrée pour construire au forceps les neuf stades dont elle a besoin. Selon la Confédération syndicale internationale, au rythme actuel des décès sur les chantiers au Qatar, 4 000 ouvriers pourraient mourir dans l’émirat avant même le coup d’envoi du Mondial 2022.
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