« Mon nom est Samantha Batallanos, je représente Lima. Mes mensurations sont : une fillette meurt toutes les 10 minutes à cause de l’exploitation sexuelle. » Dimanche 29 octobre, l’élection de Miss Pérou s’est transformée en plaidoyer contre les violences faites aux femmes. Au lieu d’énoncer leur tour de poitrine, de taille et de hanche, les candidates se sont présentées en proclamant des statistiques alarmantes. « 2202 cas de féminicides signalés au cours des neuf dernières années dans mon pays », assène, en guise d’introduction, Camila Canicoba.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Cette année, les mensurations des Miss Pérou sont particulièrement importantes. pic.twitter.com/xDGeDpTVYe
— Brut FR (@brutofficiel) October 31, 2017
« L’ambassadrice des femmes qui se tiennent debout »
A l’origine de cette initiative, Jessica Newton, Miss Pérou 1987 et organisatrice de l’édition 2017. Interrogée par l’AFP, elle prend position : « Malheureusement, il y a beaucoup de femmes qui ne savent pas et pensent être des cas isolés. La reine de beauté nationale doit être l’ambassadrice des femmes qui se tiennent debout, de toutes celles qui n’ont pas de voix. »
Les miss bénéficient, en effet, d’une grande popularité dans la plupart des pays d’Amérique latine. Si depuis l’affaire Weinstein, les témoignages et prises de position contre le harcèlement sexuel affluent, ce n’est pas la première fois que cette notoriété est employée à des fins politiques. En 1998, Irene Sáez, Miss Univers 1981, est arrivée troisième à la présidentielle vénézuélienne. Plus récemment, comme le rappelle Libération, Keysi Sayago, l’actuelle miss Venezuela, a assisté, le 31 mai dernier, à une élection de miss régionale vêtue de noir pour dénoncer les violentes répressions lors des manifestations contre le président Nicolás Maduro.
Le hashtag #MissPeru s’inscrit dans la continuité des viraux #meetoo et #balancetonporc
« J’ai voulu porter le deuil ici, devant vous. Celui de toutes les personnes qui sont mortes au cours des récents événements », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : « Je suis sortie dans la rue, pas pour un show, pas pour une photo, non. Pour mon pays, la santé, les droits de l’homme… »
Mon nom est #MissPeru et mes mensurations sont 2202 #féminicides en neuf ans dans mon pays". #STANDINGSTRONG #balancetonporc https://t.co/Rht5jTwy7w
— Stéphanie Ngalula (@StephNgalula) November 1, 2017
L’événement de dimanche a, cette fois, traversé les frontières du pays. Largement diffusé sur les réseaux sociaux, le hashtag #MissPeru s’inscrit dans la continuité des viraux #meetoo et #balancetonporc.
{"type":"Banniere-Basse"}