L’appel à l’union nationale lancé par François Hollande n’a pas reçu que des soutiens, quelques minutes seulement après les attentats.
L’union nationale n’a pas tenu plus de quelques heures dans la nuit de vendredi au samedi 14 novembre. Alors que la France était encore sous le choc de la terrible séries d’attentats en cours dans la capitale, la classe politique a réagi aux événements.
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La majorité des responsables politiques de gauche et de droite ont exprimé leur “horreur” et leur “solidarité”. Les principaux dirigeants des Républicains (LR) ont exprimé leur soutien à l’action du gouvernement ainsi qu’au chef de l’Etat dans cette crise sans équivalent sous la Ve République.
« Pour l’heure il faut se rendre utile”
“Je soutiens la décision prise ce soir de décréter l’état d’urgence et la fermeture des frontières”, a indiqué Nicolas Sarkozy dans un communiqué peu après l’intervention de François Hollande, ajoutant que “dans ces circonstances tragiques, la solidarité de tous les Français s’impose”.
Visiblement ému, Jean-Luc Mélenchon, député européen du Parti de Gauche, a également appelé solennellement à mettre de côté les divergences entre partis, soutenant implicitement l’union nationale : “Il faut que pendant ce temps du deuil les confrontations entre nous cessent. Le temps du débat reviendra assez vite car il est nécessaire, mais pour l’heure il faut se rendre utile”.
L’extrême droite se lâche
Mais quelques dizaines de minutes à peine après les événements, plusieurs responsables de droite, d’extrême droite et d’extrême gauche n’ont pas hésité à se désolidariser de cette “union sacrée” qui rassemblait le pays afin de pointer du doigt “le laxisme” de François Hollande ou “la responsabilité” de l’islam radical. C’est le cas du député de Républicains, Lionnel Luca.
Ce soir Paris c’est Beyrouth! Logique pour un pays en voie de libanisation.Nous paierons cher notre lâcheté face au communautarisme!
— Lionnel Luca (@lionnelluca06) 13 Novembre 2015
Candidat du FN en Ile-de-France pour les élections régionales, Wallerand de Saint-Just n’a ainsi pas hésité à déclarer que “les vrais responsables étaient politiques”.
Derrière les auteurs de ces tueries, il faudra pointer les VRAIS responsables qui, eux, sont politiques ! #Attentat — W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 13 Novembre 2015
La majorité des ténors du Front se sont illustrés par des réactions du même genre hormis Marion Maréchal Le Pen. Toujours à la droite de la droite, Philippe de Villiers, s’est lui enfoncé avec une saillie islamophobe dont il a le secret.
Immense drame a Paris, voilà où nous a conduit le laxisme et la mosqueïsation de la France.
— Philippe de Villiers (@PhdeVilliers) 13 Novembre 2015
L’extrême gauche critique la politique extérieure de la France
A l’extrême gauche aussi, des voix réfractaires se sont fait entendre. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a notamment publié un communiqué accusant “la barbarie impérialiste” d’”engendrer celle du terrorisme”. “Cette barbarie abjecte en plein Paris répond à la violence tout aussi aveugle et encore plus meurtrière des bombardements perpétrés par l’aviation française en Syrie suite aux décisions de François Hollande et de son gouvernement”, écrit le parti d’Olivier Besancenot. Il fustige au passage “l’intervention pitoyable” de François Hollande. Et de conclure par un refus catégorique de s’associer à l’union nationale : “Nous refusons toute union nationale avec les responsables des guerres, la bourgeoisie, Hollande, Sarkozy et Le Pen”. De son côté, Nathalie Arthaud, leader de Lutte Ouvrière (LO), qui tenait un meeting pour les régionales juste avant les attentat à Paris, fait preuve de la même froideur vis-à-vis de “l’état français fomenteur de guerre”, tout en exprimant sa solidarité aux victimes.
Face au massacre atroce, inqualifiable de ceux qui sèment la terreur. Solidarité aux victimes pas à l’état français fomenteur de guerre. — Nathalie Arthaud (@n_arthaud) 14 Novembre 2015
“Nous partageons entièrement l’émotion de la population, et en particulier de tous les proches des victimes de ces attentats. Mais nous n’avons aucune solidarité avec l’État français et avec ses dirigeants politiques. Ceux-ci ont une large part de responsabilité dans les guerres qui ensanglantent aujourd’hui le Moyen-Orient, des guerres dont Paris a eu, hier soir, un écho sanglant.”, affirme-t-elle dans un communiqué.
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