Avant de surnommer Marlène Schiappa, « la reine des salopes », l’écrivain Benoît Rayski, collaborateur du site Atlantico et plusieurs fois épinglé pour des propos discriminatoires publiait l’été dernier un article d’un racisme époustouflant.
L’écrivain Benoît Rayski vient encore de se faire remarquer pour une chronique visant Marlène Schiappa, qualifiée tout simplement de « reine de salopes », et titrée « Les filles bien n’avalent pas » ! C’est le titre d’un des livres de Marlène Schiappa »…
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un papier qui s’ajoute à une longue série de billets visant la secrétaire d’Etat chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes:
https://twitter.com/samuellaurent/status/884328276390551552
Un billet ordurier de plus pour le collaborateur d’Atlantico. L’été dernier, il avait déjà publié un article ostensiblement raciste. Voici ce que nous écrivions:
“Moi parler petit nègre. Pour expier d’avoir stigmatisé les Noirs avec ‘Y a bon banania’”. Voici comment Benoît Rayski, collaborateur du pureplayer Atlantico, introduit « glorieusement » un non moins glorieux article publié jeudi 25 août: “Moi, méchant Blanc, demander pardon à pauvre Noir souffrant”.
>> À lire aussi: Un camp d’été “décolonial” non-mixte à Reims suscite de nombreuses réactions
Suite au débat sur l’ouverture d’un “camp d’été décolonial” à Reims (un camp d’été de réflexion sur le racisme d’Etat) et non-mixte (l’entrée est refusée aux personnes non-victimes de ce racisme, c’est à dire les blancs), Benoît Rayski, présenté par le site comme “historien, écrivain et journaliste”, a cru bon d’éclairer les lecteurs d’Atlantico de sa réflexion sur le sujet.
https://twitter.com/Abdelkarter_/status/768951455327879169
S’en suivent une quarantaine de lignes où il réhabilite en toute décontraction le style Tintin au Congo. Un style qui vient fleurir une opinion non moins rétrograde où racisme et colonialisme sont librement assumés. À tel point qu’on pourrait croire à du second degré. Mais non.
Benoît Rayski attaque personnellement Sihame Assbague, la co-organisatrice de l’événement et militante anti-raciste:
“Sihame Assbague vouloir développement séparé des races : en Afrique du Sud on appelait ça apartheid… Moi être pour. Moi aimer. Sihame Assbague pas vouloir de moi ? Mais moi pas vouloir, mais pas du tout, d’elle. (…) Car moi pas vouloir être mélangé à des milliers de Sihame Assbague qui crachent sur moi. Moi être heureux dans mon jardin. À me prélasser dans mon hamac. Moi fumer cigare. Moi lire Tintin au Congo. Moi rêver d’être dans un palanquin porté par des Noirs. Moi peut-être avoir eu un ancêtre négrier. Mais moi pas vouloir le renier ou demander pardon. Moi être fautif quand même d’avoir colonisé l’Afrique. Mais moi y’en avoir marre de baisser la tête pour ça. Moi avoir quitté l’Afrique. Et Sihame Assbague être venue chez moi. Moi vouloir être libre. Libre de Sihame Assbague. Libre de Christiane Taubira. Libre du CRAN.”
Après être restés bouche bée vingt bonnes minutes devant la décomplexion du monsieur (lui-même se revendique “islamophobe décomplexé”), on a quand même voulu en savoir plus.
Benoît Rayski n’en est pas à son coup d’essai
Si aucune information ne vient corroborer la qualité d’“historien” mise en avant par Atlantico, Benoît Rayski est en tous cas écrivain. Auteur de nombreux livres comme Le gauchisme, maladie sénile du communisme, ou L’Enfant juif et l’enfant ukrainien, critique de l’amalgame entre nazisme et stalinisme. Il collabore également au site, classé à l’extrême-droite, créé par Robert Ménard Boulevard Voltaire et au magazine Causeur.
Déjà épinglé à de nombreuses reprises pour ses propos racistes, il avait notamment utilisé en octobre 2015 la réédition de Mein Kampf pour publier un article, toujours sur Atlantico, arguant que le pamphlet d’Adolf Hitler était “depuis des années un best-seller dans le monde arabe-musulman”.
>> A lire aussi: Quand Atlantico brandit Mein Kampf pour stigmatiser l’islam
Mais loin de se cantonner à l’islamophobie, Benoît Rayski s’est également joyeusement essayé à la transphobie sur le site de Causeur en écrivant en avril dernier: “Je n’ai toujours pas compris s’ils voulaient qu’on leur coupe quelque chose ou au contraire qu’on leur greffe quelque chose…”.
https://twitter.com/ComicSansInes/status/768963112519204866
Il a prouvé un talent plus grand encore dans la critique du féminisme, avec un article intitulé: “Le féminisme rend-il con(ne) ou est-ce la connerie qui rend féministe ?” dans lequel il détaillait: “La machine à broyer des féministes enragées a besoin de chair masculine pour se nourrir. Celle de M. Hunt [Prix Nobel qui avait tenu des propos sexistes sur ses collègues scientifiques, ndlr] a donc rempli, pour l’instant, les panses de ces dames, un peu énervées. Mais il leur faudra encore beaucoup d’hommes sexistes et machistes pour être rassasiées. Elles sont insatiables.”
Pourquoi Atlantico et Causeur laissent-ils passer ça ?
Revendiqué comme un média sans orientation politique à son lancement en 2011, Atlantico s’est engouffré dans la brèche de la remise en question du “politiquement correct”, tout comme le magazine Causeur qui en avait fait sa Une en 2013. Une tendance destiné à attirer un lectorat de plus en plus à droite mais qui donne lieu à de nombreux dérapages, dont on ne sait plus s’ils en sont vraiment.
À tel point que leurs collaborateurs commencent à faire défection. L’historien Nicolas Lebourg refuse désormais d’accorder des interviews à Atlantico depuis la publication d’une tribune signée par Benoît Rayski himself, qu’il qualifie “d’effroyablement raciste” à propose de l’ancienne ministre de la culture Fleur Pellerin. L’essayiste écrivait notamment: “Il y a un homme, un vrai, un qui en a, au centre du combat implacable et impitoyable que nous menons contre les djihadistes. (…) Cet homme porte le doux nom de Fleur Pellerin. Et il dissimule sa fermeté vengeresse sous un petit minois à qui on donnerait Bouddha sans confession.”
Dans sa page de présentation, Atlantico revendique de “raconter le monde tel qu’il est, pas tel qu’on voudrait qu’il soit” et de “cerner les questions qui font avancer le récit du monde puis trouver les interlocuteurs les plus légitimes ou les plus pertinents pour y répondre.” Il faudra sans doute revoir l’identité du site. Ou son équipe de collaborateurs.
{"type":"Banniere-Basse"}