Les adaptations de bandes dessinées se succèdent chez l’éditeur parisien Microids. Au vu de son bondissant trio de fin d’année, on peut y voir une bonne nouvelle.
Ils sont venus en nombre. D’abord les Schtroumpfs, puis le Marsupilami, ensuite Astérix et Obélix. En cette fin d’année et au-delà, car d’autres aventures des irréductibles Gaulois ainsi qu’un jeu Tintin sont en chantier, l’éditeur parisien Microids mise sur les héros de la bande-dessinée franco-belge.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Plus que leur présence sur les consoles, c’est la quasi-simultanéité des sorties et l’ampleur du projet qui frappent, rappelant la démarche d’Infogrames qui, dans les années 1990, multipliait les jeux Tintin, Lucky Luke ou Spirou. Si l’intérêt commercial semble évident, la vraie question est ailleurs : adapter des BD, oui, mais pour en faire quoi ?
Modèles
Historiquement, la tentation a toujours été forte de prendre comme modèle un genre à succès pour le repeindre aux couleurs de la bande dessinée. Les trois titres édités par Microids ne font pas exception à la règle. Alors que Les Schtroumpfs – Mission Malfeuille relève du jeu de plateforme et d’exploration en 3D avec accessoire (le “vaporisaschtroumpf”, qui le rapproche de Super Mario Sunshine ou Luigi’s Mansion), Marsupilami : Le Secret du sarcophage tient du platformer 2D luxuriant dans la lignée de Rayman Legends et Donkey Kong Country alors qu’Astérix & Obélix : Baffez-les tous s’inspire du beat them all façon Streets of Rage auquel il témoigne au moins autant d’amour qu’aux albums de Goscinny et Uderzo.
On pourrait alors évaluer la réussite de chacun selon les critères de leurs genres respectifs – étonnamment bonne pour Marsupilami et Astérix & Obélix, plus discutable pour Les Schtroumpfs. À noter que tous sont pensés pour proposer une expérience très accessible et en rester là. Au suivant.
Détails ou vérités profondes
“Un des aspects intéressants du film est qu’il se déroule en Suisse ; alors je me suis dit : ‘Qu’est-ce qu’ils ont en Suisse ?’ Ils ont le chocolat au lait, ils ont les Alpes, ils ont les danseurs folkloriques, ils ont les lacs et je savais que je devais nourrir le film d’éléments qui appartiendraient tous à la Suisse”, expliquait Alfred Hitchcock à François Truffaut dans leur livre d’entretien à propos de Secret Agent.
Qu’est-ce qu’il a, le Marsupilami ? Et les Schtroumpfs ? Et Astérix et Obélix ? Une queue interminable qui permet d’attraper ou de se faire un ressort pour sauter plus haut. Un rapport intime à la forêt. Un goût pour la bagarre. Et plein d’autres trucs, petits ou grands, détails comico-cosmétiques ou vérités profondes dont nos trois jeux s’emparent avec entrain.
Produits dérivés
Les bonnes adaptations sont toujours aussi des produits dérivés. Disons : les produits mutants et incertains d’une dérive lente ou heurtée, d’un voyage parti de l’œuvre originale pour aller on ne sait où, au fil des courants, en embarquant quelques signes prélevés en elle en guise d’aides à la navigation.
C’est parfois drôle et stimulant, parfois rassurant comme une croisière en eau calme, parfois agité ou irritant, mais rarement inintéressant. Et quand, comme ici, le plaisir de simplement faire bouger des personnages aimés passe au premier plan, le pari est généralement gagnant.
Les Schtroumpfs – Mission Malfeuille (OSome Studio/Microids), sur Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Mac et Windows, de 30 à 50 € environ. Marsupilami : Le Secret du sarcophage (Ocellus Studio/Microids), sur Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Mac et Windows, de 30 à 40 €. Astérix & Obélix : Baffez-les tous (Mr Nutz Studio/Microids), sur Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Mac et Windows, environ 50 €.
{"type":"Banniere-Basse"}