Un livre peut disparaître, et peu semblent s’en émouvoir. Mais que font les habituels défenseurs de la liberté d’expression ?
Alors que la famille Stern assigne les éditions du Seuil et Régis Jauffret en justice plusieurs mois après la publication de son roman, Sévère, demandant le retrait du livre des librairies, peu d’écrivains et d’artistes ont semblé jusque-là s’en émouvoir.
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C’est d’autant plus étrange qu’ils s’étaient émus dix ans plus tôt au moment de “l’affaire Renaud Camus”. Une pétition avait circulé à la suite du texte que nous avions publié dans Les Inrockuptibles, dénonçant les passages antisémites du livre de Renaud Camus. Les pétitionnaires, donc, s’indignaient du risque que le livre soit censuré – ce que personne ne demandait –, et du “climat de violence inquiétant” ou de ce qu’ils ont appelé un “lynchage médiatique”.
Où sont-ils à présent, ces pétitionnaires indignés, alors que des particuliers demandent par voie de justice le retrait d’un livre ? Et où est donc passé Renaud Camus, très ému par son propre sort il y a dix ans, beaucoup moins par le sort des autres écrivains depuis ? Eh bien, Renaud Camus continue son oeuvre littéraire sur le net :
“Le parti de l’In-nocence remarque que l’attention médiatique portée aux manifestations sociales contre la réforme du système de retraites ne parvient plus à dissimuler les graves désordres de caractère largement ethnique dont ces manifestations sont le prétexte et l’occasion. L’exaspérante parlure journalistique enfilant les termes codés tels que ‘jeunes’, ‘quartiers sensibles’ ou le honteux ‘milieux populaires’ n’est plus capable de cacher le quasi-monopole de la nocence dévastatrice et violente que s’arrogent les colonisateurs dans les zones qu’ils contrôlent déjà, telles que le centre de la capitale des Gaules, et ceux qu’ils ont l’intention de se soumettre.”
Mais ça doit être de la poésie.
Nelly Kaprièlian
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