Avec la mini-série d’Arte On verra demain : excursion en Procrasti-Nation, dont Les Inrocks sont partenaires, le réalisateur Guillaume Podrovnik nous rassure quant à notre tendance à ne pas se mettre au travail, et c’est très drôle.
A ceux qui se pensent flemmards, distraits ou pas motivés, détrompez-vous ! Vous êtes probablement un simple procrastineur. C’est avec beaucoup d’humour et armé d’experts en la matière que le réalisateur Guillaume Podrovnik, expose dans “On verra demain : excursion en Procrasti-Nation”, le phénomène de la procrastination.
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A travers une websérie documentaire d’Arte en sept épisodes – comme les sept jours improductifs d’une semaine -, le réalisateur tente de démontrer que cette tendance à tout remettre au lendemain est délibérée, un signe d’intelligence, voire de résistance. Pour cela, le réalisateur s’est entouré de journaliste, sociologue, historien, économiste, auteurs, autrices et philosophe (parfois, eux-mêmes, procrastineurs).
Le mot “procrastination”, du latin pro (en faveur) et crastinus (du lendemain) n’apparaît qu’au XVe siècle. Mais bien avant que le terme ne soit défini, certaines figures de l’Histoire semblaient déjà en être les victimes, d’après le réalisateur. C’est le cas de Sisyphe dans la mythologie grecque, qui, pour avoir repoussé sa mort, est condamné par les dieux à pousser éternellement un rocher.
Les exemples ne manquent pas. John Perry, présenté par le réalisateur comme le “Obi-Wan Kenobi” des échéances explosives, mais surtout philosophe et auteur de “La Procrastination : L’art de remettre au lendemain”, fait référence à Socrate. “Est-ce que Socrate avait plein de papyrus chez lui où il a commencé à écrire des essais qu’il n’a jamais finis ? Possible.”
Des To-do list
Sur le ton de la dérision, le philosophe donne une explication presque rationnelle : le fait de tout remettre au lendemain s’expliquerait par notre capacité à trouver mieux à faire sur le moment présent. Pas de panique, donc : “Vous êtes un vrai productif”, rassure Perry. Pour s’en sortir, l’auteur conseille de faire des To-do list, en prenant soin de commencer par des tâches faciles, comme “sortir de son lit”.
L’économiste Mireille Bruyère, maîtresse de conférences en économie à l’université Toulouse-2, tente d’apporter des explications. “Evidemment c’est très difficile de dire que je ne veux pas travailler, parce que c’est comme si je disais : ‘Je rejette la société dans son ensemble’”.
Mais pour John Perry, il n’y a pas vraiment d’excuse : “Si vous êtes un procrastineur, ne vous mentez pas en pensant que c’est une vertu. C’est un défaut.”
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