Les facs bloquées sont de moins en moins nombreuses, et pour cause : les étudiants préfèrent à présent faire annuler les examens.
Si à Paris IV (Sorbonne Universités), les campus de Clignancourt et de Malesherbes sont toujours impossibles d’accès, la stratégie des étudiants en lutte semble avoir changé. Alors que la saison des partiels commence, ils tentent désormais de bloquer la tenue des examens, plutôt que de bloquer les enceintes. Lundi 13 mai à Paris VIII, Lyon II, Marseille, Sciences Po Rennes, ou encore Nantes, ils étaient mobilisés, et la majorité des collectifs sont parvenus à leurs fins.
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⚠️ Lundi 14 mai : pour des raisons de sécurité, les cours sont suspendus sur le site Clignancourt.
— Sorbonne Université Faculté des Lettres (@LettresSorbonne) May 11, 2018
Un nouveau but, le blocage des partiels
A l’université Paris VIII, la faculté est bien ouverte, mais les étudiants « en grève » (selon leurs propres dires) se sont retrouvés dans la matinée à 9h30 à Saint-Ouen, pour tenter d’empêcher la tenue des examens, avec un slogan : « pas de partiel sous présence policière ».
Au nom de la « convergence des luttes », d’autres travailleurs en grève ont appuyé leur mobilisation, comme des postiers ou des cheminots. Face à cette situation, les partiels auraient été annulés selon le collectif Paris VIII en lutte, mais cette information n’a pas été encore officiellement confirmée par la Présidence de l’université.
SAINT-OUEN – Tentative de blocage des partiels de Paris 8 depuis ce matin. Mais ceux qui veulent rentrer le peuvent. pic.twitter.com/zl4B1d8xnA
— Clément Lanot (@ClementLanot) May 14, 2018
Avec les étudiant.e.s mobilisé.e.s de #Paris8 devant le 98 rue Godillot à St Ouen
Nous sommes rassemblé.e.s en face du centre d’examen
Besoin de soutien, on ne bougera pas avant d’avoir confirmation de la présidence que les examens ne se tiendront pas sous présence policière !— Sciences Po en Luttes (@scpoenlutte) May 14, 2018
Des étudiants gazés au centre d’examen d’Arcueil
Les jeunes en lutte suivent le même mode opératoire adopté samedi dernier pour bloquer la maison des examens d’Arcueil, où se tenaient les partiels de Nanterre et de Sciences Po Paris. Là-bas, les forces de l’ordre ont chargé les étudiants au gaz lacrymogène. Mais cette intervention policière n’a pas empêché, finalement, l’annulation des examens.
VIDÉO – Le député @ericcoquerel gazé deux fois alors qu’il était avec les étudiants qui bloquaient le site d’#Arcueil pour faire annuler les partiels de #Nanterrepic.twitter.com/Z55UMa3yuH
— Clément Lanot (@ClementLanot) May 11, 2018
Dans un tweet, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a jugé « inadmissible qu’une minorité puisse vouloir empêcher la majorité des étudiants de Nanterre de passer leurs examens, donc de valider leur année universitaire ».
« Un diplôme, ce n’est pas un morceau de papier, un diplôme a une valeur qu’il est impératif de préserver », a ajouté la ministre.
Les examens prévus ce jour et demain sur le site d’Arcueil sont annulés suite au blocage de du site par des manifestants. L’ établissement déplore que le vote des conseils centraux (CFVU et CA) n’ait pas été respecté, au détriment des étudiants. Nous vous tiendrons informés.
— Université Paris Nanterre (@UParisNanterre) May 11, 2018
Depuis, tous les examens de Nanterre du Pôle universitaire Léonard de Vinci prévus cette semaine ont été annulés.
Des examens annulés à Rennes, Lyon et Marseille
À Sciences Po Rennes, les premiers examens de ce matin ont été annulés, rapporte Ouest France. Les étudiants qui étaient parvenus à entrer dans le bâtiment après un filtrage des CRS ont voté à une majorité pour le boycott des examens.
Dimanche soir, onze professeurs de l’établissement avaient quant à eux signé un communiqué affirmant qu’ils « ne rentrerons pas à l’IEP sous escorte policière », et refuseront de surveiller les examens dans ces conditions.
Le gaz lacrymogène aussi utilisé à Lyon II
À l’université Lyon II, « la totalité des épreuves qui devaient se tenir ce jour sur les campus Porte des Alpes et Berges du Rhône n’aura pas lieu » a annoncé la faculté sur Twitter, « devant les difficultés rencontrées pour accéder aux différents lieux d’examens ».
[INFORMATION]Devant les difficultés rencontrées pour accéder aux différents lieux d’examens, nous vous informons que la totalité des épreuves qui devaient se tenir ce jour sur les campus Porte des Alpes et Berges du Rhône n’aura pas lieu.
— Université Lyon 2 (@univ_lyon2) May 14, 2018
Toutefois, comme à Arcueil samedi dernier, les partiels d’aujourd’hui n’ont été annulés qu’après la charge des policiers sur les étudiants, et l’usage de gaz lacrymogène, note 20 Minutes Lyon. Au site marseillais de la Canebière d’Aix Marseille université, les examens des 700 étudiants ont également été annulés, suite au blocage de la faculté.
???? Blocage de la faculté de la Canebière à #Marseille : les examens annulés. Les forces de l’ordre sont sur place pour éviter tout débordement https://t.co/HSQQj0SAfn #faculté #université pic.twitter.com/hqwEaJblkA
— La Provence (@laprovence) May 14, 2018
Déblocage de la salle d’examen à Nantes
À Nantes, les partiels ont bien commencé aujourd’hui, mais sous présence policière et après une tentative de blocage. Mobilisées, les forces de l’ordre ont débloqué l’accès à la salle d’examen, empêché par « une cinquantaine d’étudiants », note Ouest France. Dans ce contexte mouvementé, il y aura « une attitude bienveillante » dans la correction des copies, a assuré un responsable de l’université nantaise.
#Nantes Les premières épreuves se terminent au centre d’examens de la Trocardière. A la sortie, cet étudiant en psycho se dit solidaire du mouvement contre la loi ORE et du blocage mais n’avait « pas d’autre choix » que de passer son partiel « pour valider son année ». pic.twitter.com/ae8RWOYeaK
— Antoine Denéchère (@AntoineDen) May 14, 2018
Après cette intervention violente, qui a causé une blessée parmi les jeunes mobilisés, les étudiants nantais en Sciences de l’éducation ont refusé de composer, n’écrivant qu’une phrase sur leur copie : « on est dans l’incapacité de composer au vu des événements de ce matin ».
Acte 2. La police intervient vers 7h30. Une étudiante sera évacuée par les pompiers : « très légèrement blessée » selon @SDIS44pic.twitter.com/hBM1jb6SKX
— Antoine Denéchère (@AntoineDen) May 14, 2018
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