Les militants de Podemos ont majoritairement apporté leur soutien à Pablo Iglesias, leader du parti, dont l’achat d’une villa à 600 000 euros avait provoqué de nombreux sarcasmes.
Le glas n’a pas encore sonné pour Pablo Iglesias, leader du parti de la gauche radicale espagnole Podemos, et pour sa compagne, Irene Montero, porte-parole du même parti. Mais leur achat d’une villa cossue pour 600 000 euros, avec un crédit sur trente ans, a bien failli leur coûter leur place. Interpellé par la base de son parti, ainsi que par ses rivaux, à la suite de cette révélation, Iglesias a décidé de consulter les adhérents de Podemos par voie de référendum. La question posée était on ne peut plus claire : “Veux-tu que Pablo Iglesias et Irene Montero continuent à la tête de Podemos ?”
Entre le 22 et le 26 mai, les adhérents ont répondu “oui” à 68%. La secousse est passée, mais les résultats témoignent d’un malaise important, sachant que Pablo Iglesias avait été réélu en 2017 à la tête du parti à 89 % des voix, rappelle Le Monde. “Mon obligation est de rester à la tête de Podemos et de représenter dignement aussi bien les 70 % qui me soutiennent que les 30 % qui voulaient un autre secrétaire général. Je l’assume avec plus d’enthousiasme et de maturité que jamais”, a déclaré Iglesias sur Facebook.
« Cette affaire pourrait définitivement torpiller Podemos »
Ces derniers jours, le couple a été largement moqué et vilipendé à cause de cet achat. D’autant plus que Pablo Iglesias avait taclé le ministre des finances, Luis de Guindos, sur une récente acquisition immobilière : “On ne peut pas mener la politique économique d’un pays depuis la terrasse d’un appartement de 600 000 euros,” avait-il ainsi ironisé. Pour le tribun de gauche, qui s’en prend régulièrement à la « caste », qui vit dans des « villas dans des lotissements », alors que lui faisait le choix de rester dans le quartier populaire de Vallecas à Madrid, la contradiction était évidente.
Pablo Iglesias sort affaibli de cette séquence. Le courant anticapitaliste de son parti le conteste, et les critiques sur son autoritarisme au sein du mouvement se renforcent. “Cette affaire pourrait définitivement torpiller une formation qui incarne les espoirs des plus défavorisés de faire tomber les privilèges des notables”, s’inquiétait récemment Isidro Lopez, député madrilène et représentant de l’aile anticapitaliste de Podemos.