Sacha Baron Cohen change de personnage : après le succès de Borat, il joue dans son nouveau film une fashionista autrichienne hystérique. Décryptage style.
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1. Le top sans manches en jean avec col lacé
Quelque part entre Andy Warhol et Jean- Yves Lafesse sévit Sacha Baron Cohen, qui s’est fait connaître par deux premières incarnations : Ali G, parodie d’un MC gangsta, puis Borat, journaliste kazakh. Dès Da Ali G Show, il avait imaginé un troisième personnage : Brüno, journaliste de mode homosexuel et autrichien. Après le succès de Borat, le film, Sacha Baron Cohen a entièrement bâti autour de Brüno son nouveau long métrage au titre à rallonge (spécialité maison) : Brüno, délicieux voyage à travers les Etats-Unis pour rendre les mâles hétérosexuels mal à l’aise en présence d’un étranger gay en T-shirt moulant (ici, Brüno a préféré un audacieux top en jean sans manches au décolleté savamment lacé). Pour saisir le concept, il suffit d’aller voir sur YouTube la séquence où Brüno se fait enseigner sur une plage de Floride, par une équipe de lutteurs, les rudiments de la lutte au corps à corps, avant de leur demander une dédicace pour la “télé gay autrichienne ».
2. Le piercing à l’arcade sourcilière
Avec Brüno, Sacha Baron Cohen continue la démarche entamée avec Ali G et Borat : plus Borat faisait semblant d’être raciste, plus ses interlocuteurs révélaient leur propre racisme. Première étape pour Brüno : jouer la ringardise pour mieux mettre en lumière celle de ceux qu’il croise. Voilà pourquoi Brüno trimballe toute cette quincaillerie : piercing à l’arcade sourcilière, broderies ethniques sur le jean, chaîne sur le côté, bracelet de force en cuir, accumulation de gourmettes, etc. N’en jetez plus : Brüno a juste oublié que, en matière d’accessoires, “less is more”.
Deuxième étape : jouer un rapport premier degré à la mode. Toujours sur YouTube, il faut le voir demander à un médium ce que Gianni Versace pense de sa coiffure, ou interviewer à Hollywood Daniel DiCriscio, le “messie du relooking”. Dans le film, les grands moments seront les défilés que Brüno a parasités durant les dernières fashion weeks de Milan et Paris.
3. La crête iroquoise décolorée
La crête iroquoise décolorée, encore appelée “mohawk”, sur le crâne de Brüno, charrie une foule d’interprétations pleines d’ambiguïté. S’agit-il pour lui de ressembler à un poussin ? d’assumer un côté punk ? de représenter une grande marque de cosmétiques “parce qu’il le vaut bien” ? A une mohawk près, Brüno serait skin, et cette piste n’est pas si farfelue puisque, si Brüno est d’origine autrichienne, c’est que Sacha Baron Cohen a voulu que son personnage ait des tendances nazies.
Ce qui lui permet de pousser Brüno encore un peu plus loin : non seulement il interroge la vanité du monde de la mode, mais en plus il s’invite dans des festivals de rock nazis où il parvient à amener des skins ’extrême droite sur des terrains comme l’homophobie ou le racisme. Chaud.
4. Le slip qui dépasse du pantalon taille basse
OK, Brüno en fait peutêtre un petit peu trop dans le registre “sexy” avec ce string blanc qui dépasse de son jean, créant au passage un petit bourrelet de chair. Et c’est d’autant plus dommage que c’est au naturel que Sacha Baron Cohen est le plus sexy. Mais au naturel, on le voit très peu.
En effet, au moment de la promo de Borat, Larry Charles, le réalisateur du film, lui avait expressément demandé de toujours apparaître dans les médias déguisé en Borat pour ne pas détourner l’attention du public. L’acteur a d’autant mieux joué le jeu qu’il tient “à protéger farouchement sa vie privée”.
Ce Juif très pratiquant qui ne mange que casher et n’utilise pas le téléphone le jour de shabbat doit prochainement épouser selon le rite traditionnel l’actrice australienne Isla Fisher, aperçue dans Serial noceurs. Mais dans les mois qui viennent, c’est Brüno que vous n’allez pas arrêter de voir.
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