Un an après son « Barrez-vous » dans Libération co-signée avec Mouloud Achour et le rappeur Mokless, Félix Marquardt, communicant ambitieux et roi de l’entregent, remet le couvert dans le New York Times. Résumé.
La France : “un pays d’émigration comme les autres”
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Félix Marquardt l’annonce d’entrée : “les Français ne se font pas à l’idée que leur pays, comme bien d’autres en Europe, puisse être une terre d’émigration”. Certes, les vagues d’immigrations successives en France ont profité à sa réputation de “terre d’accueil” – 193 600 personnes ont obtenu un droit de séjour en France en 2012 –, mais pour le consultant international, le slogan est désuet. Les Français peuvent aussi émigrer et ce n’est pas l’apanage d’une jeunesse favorisée, selon lui.
Partir pour mieux revenir
Partir oui, mais pas définitivement. Pour Marquardt, les jeunes Français ont intérêt à aller se “nourrir” d’idées neuves à l’étranger pour revenir et “réinjecter une partie de l’énergie et de l’enthousiasme qu’ils ont absorbés” pour aider la France à mieux considérer “les réalités du monde”. “Ce qu’elle a depuis trop longtemps évité de faire”, déplore-t-il. Comme il l’avait déjà souligné dans Libération, Félix Marquardt défend l’ouverture et l’enrichissement qu’apportent les voyages.
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“Voter avec ses pieds”
Dans une France où la tentation du vote contestataire semble être régulièrement rebattue, Félix Marquardt fait du “vote avec ses pieds” la meilleure façon de voter. L’idée étant de quitter son pays pour montrer son désaccord avec sa politique et faire pression sur les dirigeants. Comme les Portugais, les Italiens, les Espagnols et les Africains ont pu le faire à une autre époque, les Français aussi ne devraient pas hésiter à quitter leur pays d’origine.
Le fossé générationnel de la classe politique française
Félix Marquardt profite de cette tribune pour revenir sur les réactions suscitées par le premier texte publié dans Libération, qui avait provoqué un tollé au sein de la classe politique. Le communiquant oppose deux générations : la vieille, incarnée selon lui par Jean-Marie Le Pen, et une autre, plus jeune, en accord avec ses opinions. Pour lui, le problème de la classe politique française est donc plus générationnel, qu’idéologique. Il souligne par ailleurs que “l’ancien leader trokskiste Olivier Besancenot et Jean-François Copé, (l’)ont publiquement exprimé leur soutien à ses arguments”.
Les (fausses) promesses de François Hollande
Félix Marquardt remet en cause la promesse de François Hollande d’inverser la courbe du chômage. Il s’appuie sur sa dernière allocution télévisée le 16 juin dernier, dans Capital (M6). Lors de l’émission, François Hollande a dû réagir à l’histoire d’une jeune diplômée de Sciences Po contrainte d’aller habiter en Australie faute de job en France. Un témoignage auquel Hollande a répondu : “La France est ton pays, elle t’aime (…) c’est ici que tu dois réussir”. Pour Félix Marquardt, Hollande choisit la politique de l’autruche dans un pays où “les chiffres du chômage chez les jeunes est en hausse depuis trente ans”. En 2012, le chômage a atteint 24,3% des moins de 25 ans (Eurostat).
Si Hollande semble un peu « has-been », ce ne serait pas le cas de son homologue Allemand. Selon lui, Angela Merkel partage sa solution au désenchantement de la jeunesse:
« (Elle) a explicitement déclaré que les 3,6 millions de jeunes chômeurs dans la zone euro doivent être prêts à quitter leur pays pour trouver du travail au sein de l’Union européenne comme l’ensemble du projet européen les a encouragés dans ce sens ».
L’ancien directeur de la communcation du Herald Tribune (version internationale du New York Times) conclut sa tribune menaçant : “(Les politiques) ne peuvent pas continuer de considérer qu’ils ont la jeunesse dans la poche”.
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